
Les taux de cotisations patronales d'assurance maladie, maternité, invalidité, décès sont fixés à 7% jusqu'à 2,5 SMIC. Dans les autres cas, un complément de cotisation maladie à 6% vient se rajouter pour atteindre le taux normal de 13%. Ces taux n'ont pas bougé depuis le 1er janvier 2019.
Au 1er mai 2023, le plafond de 2,5 SMIC s'établit à 4 368¤ par mois.
Quelques taux réduits peuvent trouver à s'appliquer chez les artistes auteurs, les journalistes ou encore les VRP par exemple.
Les développements qui suivent concernent uniquement les bulletins de paie des salariés. Ils ne concernent ni les travailleurs non salariés, ni les pensionnés relevant à titre obligatoire d'un régime français d'assurance maladie, ni les retraités bénéficiant de prestations de Sécurité sociale.
Ils ne concernent pas non plus le taux de cotisation AT/MP des entreprises (accidents du travail et maladies professionnelles).
📢 L'essentiel des modalités de calcul en 2023 de la cotisation maladie, maternité, invalidité, décès
Cotisation assurance maladie 2023 : le calcul des cotisations salariales
Ces cotisations salariales ont disparu en octobre 2018. Les cotisations d'assurance maladie maternité invalidité décès sont désormais à la charge exclusive de l'employeur.
Deux exceptions subsistent toutefois :
- la cotisation supplémentaire d'assurance maladie de 1,3% en Alsace Moselle ;
- la majoration de 5,5% des personnes non domiciliées fiscalement en France (code type de personnel 206 Salariés non résidents actifs).
La cotisation supplémentaire d'assurance maladie concerne les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle. Son taux est fixé à 1,3% en 2023 et les employeurs la paient au titre de leurs salariés concernés. Elle est déclarée en DSN via les codes types de personnel 381 ou 391 selon qu'il s'agit d'un employeur privé ou public.
Cotisation assurance maladie : calcul avec deux taux du SMIC
Au-delà du taux réduit de droit commun, d'autres taux de cotisations sociales existent pour certaines professions. Lorsque le taux de cotisation est inférieur au taux de droit commun, le montant de la réduction de 6% est ajusté au prorata de la différence entre le taux de droit commun et le taux spécifique appliqué par la profession concernée.
Pour l'obtenir, il suffit de multiplier les 6% par le taux applicable dans la profession et de diviser le tout par 13%.
Exemple de calcul de la cotisation patronale maladie avec 2 taux du SMIC
Un salarié touche 4 100¤ par mois, de janvier à décembre. La convention collective prévoit le versement d'un 13ème mois en deux paiements, novembre et décembre.
Il touche également une prime d'objectifs de 1 500¤.
En novembre, sa fiche de paie fera apparaître 48 650¤ de salaires bruts cumulés. Le complément maladie de 6% doit s'activer sur ce cumul.
La rémunération de 48 650¤ dépasse les 47 670¤ du plafond obtenu ainsi :
[(11,27¤ x 151,67 heures x 4 mois) + (11,52¤ x 151,67 x 7 mois)] x 2,5 = 47 670¤
En décembre, le taux de cotisation maladie sera le taux de droit commun. La rémunération annuelle totale de 54 800¤ reste supérieure au plafond de 51 278,50¤.
Assurance maladie : vérifier la cotisation complément maladie 2023
Le calcul du taux réduit de cotisation maladie se fait contrat par contrat sauf renouvellement. Dans ce dernier cas, c'est toute la période d'emploi comprise dans une année civile qui est prise en compte.
Le complément d'assurance maladie est théoriquement une ligne à part sur le livre de paie ou la fiche individuelle du salarié. Elle n'apparaît que sur les salariés dont les rémunérations dépassent la somme de 2,5 fois le montant du SMIC calculé pour un an soit 52 036,80¤ en 2023 pour le salarié à temps plein.
Elle n'apparaît pas sur les fiches de paie des assimilés salariés quel que soit le montant de leur salaire (supérieur ou non au plafond annuel) puisqu'ils cotisent d'office au taux maximum. Pour rappel, le code type de personnel n'est pas le même.
Pour les salariés à temps partiel et les entrées et sorties en cours d'année civile, il suffit de calculer un taux horaire moyen. Ce taux horaire moyen s'obtient en divisant la rémunération soumise à cotisations sociales par le nombre d'heures effectuées, heures complémentaires et supplémentaires incluses.
Tant que la rémunération n'excède pas 28,17¤ de l'heure de janvier à avril 2023, puis 28,80¤ de l'heure à compter de mai 2023, le complément n'est pas justifié. Il faudra procéder à une régularisation de cette cotisation ou contribution patronale.
Quelles sont les cotisations de Sécurité sociale ?
Les cotisations de Sécurité sociale sont toutes celles qui sont versées à l'URSSAF. Il s'agit essentiellement de :
- l'assurance maladie, maternité, invalidité, décès ;
- de la contribution sociale autonomie ou CSA (0,3%) ;
- de l'assurance vieillesse plafonnée ou déplafonnée (1,9 et 8,55 part patronale) ;
- de la cotisation accident du travail ;
- des cotisations allocations familiales (3,45 ou 5,25) ;
- de la CSG et de la CRDS (2,4 + 6,8 + 0,5).
D'autres cotisations peuvent s'ajouter comme le forfait social, la contribution patronale au dialogue social (0,016%), le versement mobilité (entreprises de 11 salariés et plus), le FNAL (0,1 ou 0,5%).
Comment déclarer les cotisations d'assurance maladie 2023 ?
La cotisation d'assurance maladie est déclarée en DSN via le bloc S21.G00.81, rubrique 001 et via les CTP 635 ou 637. Les obligations et démarches de l'employeur sont peu nombreuses.
Depuis le 1er janvier 2020, deux codes sont utilisés selon le montant de la rémunération. Le code 075 pour les rémunérations n'excédant pas 2,5 fois le SMIC et le code 907 pour la part des rémunérations qui dépasse le seuil.
Actuellement, le CTP 635 est déclaré dans le bloc S21.G00.23 pour les rémunérations supérieures au seuil et les employeurs non éligibles au taux réduit. Seul le complément de 6% est déclaré.
Le CTP 637 permet de déclarer le franchissement de seuil à la baisse et d'annuler les sommes, précédemment déclarées via le code type de personnel 635.
Les salariés concernés par le taux réduit d'assurance maladie, maternité, invalidité, décès
Sont concernés les salariés et employeurs éligibles à la réduction générale de cotisations patronales. Ce sont tous les salariés dont l'employeur a l'obligation de cotiser au régime d'assurance chômage et qui en bénéficient donc. Les stagiaires et les mandataires sociaux ne sont pas concernés.
C'est également le cas des fonctionnaires détachés dans le secteur privé, rattachés au régime général sauf pour le risque vieillesse (ils restent à l'IRCANTEC).
Les salariés des régimes spéciaux, marins, mines, clercs, employés de notaire, SNCF, RATP et industries électriques gazières en bénéficient également.