J'ai débuté ma carrière à Paris dans un big puis depuis 5 ans je suis DAF dans la filiale d'un grand groupe français. J'ai maintenant 37 ans et essentiellement par goût d'indépendance, je souhaite retourner à l'exercice libéral pour "construire mon avenir" plustot que subir les décisions d'une multinationale.
Depuis un an je recherche l'association dans le Nord de la France ou le rachat d'un cabinet, sans succès jusqu'ici. Je suis d'ailleurs au regret de constater que le devoir de confraternité, le respect des engagements verbaux sont des concepts totalement abstraits pour certains experts-comptables en fin de carrière dont le comportement me semble plus proche de ceux des affairistes, et dont la seule motivation est de mettre leur cabinet aux enchères
Sans renoncer définitivement à l'association ou à la reprise, cette situation me force à examiner une piste que j'avais jusqu'ici renoncé à explorer: celle de l'installation ex nihilho.
Pour se lancer, j'ai la chance de disposer d'un petit pécule qui me permet de tenir au moins un an sans encaisser de revenus et d'être relativement polyglotte (ja parle anglais et néerlandais). Par contre j'ai le double handicap de ne plus exercer depuis 5 ans et d'avoir un réseau relationnel assez limité
Avant de se lancer là dedans, je serais très heureux de bénéficier de témoignages de ceux qui ont vécu cette aventure. Je souhaiterais notamment savoir:
• A combien reviennent les différents coûts incompressibles? • A quel rythme peut-on espérer trouver ses premiers clients? • Quels sont les canaux les plus efficaces pour en trouver? • Y a-t-il des "niches" actuellement en vogue. • Comment faire pour continuer à prospecter tout en traitant ses premiers dossiers?
Par avance merci à tous pour vos conseils, encouragements ou mise en garde.
Je vous donne des éléments qui me concernent personnellement, ce n'est donc qu'a titre indicatif.
Rapidemment dans l'ordre de vos questions ( on pourra revenir dans le détail plus tard):
1- Coût incompressible : 6 à 7000 € par an ( cotisations diverses + informatique + documentation), si vous débutez chez vous; un loyer en plus si vous prennez un local.
2 -Personnellement j'ai 2 à 3 contacts par trimestre dont 1à 2 concluants.
3- Canaux les plus efficaces: Entrer dans une association de commerçants ( trésorier par exemple), contacter les élus locaux ( Mairie), annonces journaux très locaux ( sous les réserves d'usage), être dans les commissions de contrôles des Centre de Gestion Agrée, pour faire un peu d'honoraires et pour rencontrer des confrères.
4- je ne connais pas de niche, et à mon avis le marché de la TPE est presque saturé ( en particulier à cause du régime Micro, qui nous cause un tord terrible...). Cela dit, il y a toujours le copinage politique, les réseaux syndicats ( pour avoir des CE par exemple).
5- Prospecter tout en traitant les premiers dossiers: question sans objet, au début vous ne serez pas débordé et aurez tout le temps nécessaire...malheureusement.
Cela dit, je vous conseille fortement de trouver une source de revenus à côté, je pense que ce n'est pas une année d'exercice qui vous suffira pour vivre de l'expertise comptable. Vous avez aussi la solution de l'enseignement vacataire qui vous assure un revenu régulier et qui est la seule activité de cumul autorisée par la profession comptable.
J'ai a peu pres la meme idee mais en faisant reference au message de Patrick, j'ai cru comprendre qu'in ne pouvait demarrer chez soi et qu'il faut un local obligatoirement. Cordialement.
On a déja répondu à la question du démarrage chez soi sur le Forum: regardez bien. Il n'y a aucun problème, la règlementation prévoit simplement que vous devez avoir un local pour recevoir la clientèle, en pratique vous devez avoir un bureau dans votre appartement ou votre maison et ne pas recevoir les cleints sur un table de cuisine. C'est tout.
Suite à la possibilité d'exercer chez soi, il y a un autre problème à soulever lorsque l'on est locataire, il faudrait en effet demander l'autorisation au propriétaire de pouvoir exercer l'activité dans un local d'habitation et de pouvoir apposer une plaque devant l'immeuble.
Tout d'abord félicitations pour cette décision. C'est une décision difficile mais qui est à mon avis le but de notre cursus.
Pour faire simple, je vais en quelques mots décrire mon expérience :
J'ai créé ex-nihilo en août 2006. J'ai eu la chance d'avoir deux clients qui m'ont suivi, même si ceux-ci ne m'offrent pas de mission récurrente. Pour le reste, j'applique plusieurs "startégies" :
- Communication dans les pages jaunes. Le coût de 3.000 € HT est à envisager, mais ça commence à fonctionner doucement. - Etre partout : je suis de tous les colloques divers et variés organisés par la profession, par les syndicats ou encore les réunions de jeunes EC. A titre d'exemple, j'ai rencontré hier un confrère d'environ 50 ans avec qui j'ai discuté. Résultat, il m'a demandé ma carte et devrait me contacter car il a des besoins en ressources. Ce n'est bien sûr qu'hypothétique. - Relancer toutes vos anciennes connaissances, surtout si certains d'entre eux sont soit installés, soit dans des postes décisionnaires. Au départ, cette "relance" ne donne pas grand chose. Je l'ai fait au mois de mai dernier. Depuis une semaine, un confrère connu dans une vie antérieure m'a appelé pour éventuellement me proposer une mission.
En gros, sortez de chez vous, adhérez à des clubs profesionnels, des associations de commerçant (je compte le faire prochainement) et montrez-vous. Ne pas aller à une réunion professionnelle, c'est manquer une opportunité.
Cher Patrick, Je pense que c'est mieux de trouver des partenaires experts-comptables pour lancer un cabinet viable a plusieurs. Comme cela on ratisse plus large. Et puis il ya la complementarite des experiences, formations et talents. Si vous etes interesse par ma proposition, priere me faire signe. Bon courage Jeff
Je suis d'accord sur le principe, à plusieurs c'est mieux. Mais dans le cas d' une création en partant de rien et sans rachat, je ne sais pas si c'est réalisable et si cela se concrétise souvent de démarrer à plusieurs.
En effet, les jeunes qui démarrent seuls comptent souvent sur le conjoint, le compagnon ou les parents pour assurer un revenu les premiers temps. Démarrer à plusieurs suppose que tous soient dans ce schéma d'assistance relationnelle: c'est pas évident...
Mais il est clair que l'union fait la force et s'unir pour partager ses relations et une partie des frais fixes est évidemment une bonne chose.
PS: il faut être dans la même région pour faire quelque chose de concret, je ne pense pas que l'on puisse " recruter" un confrère-ami par internet pour lancer cette démarche.