
Comptabiliser l'acquisition d'un site internet et toutes les dépenses liées, oblige, comme pour tous les investissements importants, à faire un arbitrage entre charges et immobilisations. L'ANC distingue les sites dits passifs qui sont toujours des charges des sites dits actifs.
Le site internet est une œuvre complexe, interactive, constituée de multiples éléments (textes, images, vidéos, données, logiciels...), qui constituent autant de créations particulières et peuvent être protégées par le droit d'auteur, sous conditions. C'est aussi un bon moyen de se faire connaître (site passif) et de vendre ses produits (site actif).
Le site internet qui entre dans la définition des immobilisations incorporelles, sera immobilisé et amorti sur sa durée probable d'utilisation. Il apparaîtra au bilan de l'entreprise.
Le site internet qui n'entre pas dans la définition d'une immobilisation, sera comptabilisé en charges de l'exercice d'acquisition ou de création. Il impactera directement le résultat comptable et fiscal de l'entreprise.
Les dépenses postérieures à l'acquisition du site internet feront l'objet du même arbitrage.
L'immobilisation du site internet qui produit des avantages économiques futurs : le site internet actif
Seul le site dit « actif » peut être immobilisé, à condition d'entrer dans la définition d'une immobilisation incorporelle.
Le site actif est le site qui participe aux systèmes d'information ou commerciaux de l'entreprise (comptabilité vente). C'est le site sur lequel le client peut passer commande, faire des réservations, payer une prestation. Il sera immobilisé à condition de répondre à quatre critères :
- le site internet doit être identifiable ;
- il doit être porteur d'avantages économiques futurs ;
- il doit être contrôlé par l'entité (dans la plupart des cas, c'est le propriétaire qui contrôle le bien) ;
- son coût doit pouvoir être évalué de manière suffisamment fiable.
Ainsi, le site internet qui participe à la création de flux nets de trésorerie au bénéfice de l'entité (c'est l'exemple du site e-commerce) pourra être immobilisé.
Ce site internet sera comptabilisé dans un compte de la classe 2 :
- compte 205 « concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires » ;
- ou compte 208 « autres immobilisations incorporelles »
Le site même « actif » qui ne répond pas à ces quatre critères, sera comptabilisé en charges (lorsque l'entité n'a pas le contrôle du site par exemple).
La réalisation d'un site internet devra suivre les règles de comptabilisation des frais de développement. Les frais engagés dans la phase de recherche préalable sont comptabilisés en charges. Les frais engagés dans la phase de développement peuvent être comptabilisés à l'actif.
La comptabilisation en charges du site internet dit « passif »
Les sites dits « passifs » sont les sites qui ne permettent pas, par eux-mêmes, de générer du chiffre d'affaires. Ce sont les sites de présentation d'un produit, d'une marque, d'une entreprise, les sites publicitaires ou sites-vitrines.
Ils n'entrent jamais dans la définition des immobilisations incorporelles et sont toujours comptabilisés en charges. La seule exception à ce traitement comptable concerne les sites qui génèrent des revenus publicitaires ou liés à un site actif.
Comment comptabiliser un site internet ?
La comptabilisation d'un site internet peut se faire en immobilisation sous certaines conditions ou en charges. Dans le premier cas, il est possible d'utiliser les comptes 205 ou 208. Dans le second cas, un compte de charges pourra être utilisé.
Les dépenses postérieures à l'achat du site internet : hébergement, nom de domaine
Certaines dépenses liées au site internet sont récurrentes. Il s'agit des dépenses de publicité (compte 623), des dépenses d'hébergement (compte 613), du nom de domaine (compte 651) par exemple. On peut y ajouter la formation des salariés qui n'est pas nécessaire à la mise en service de l'immobilisation, l'enregistrement du site auprès des moteurs de recherche, la mise à jour des pages du site ou la rédaction de contenus (604 ou 611 s'il s'agit de sous-traitance), les sauvegardes régulières etc.
Toutes ces dépenses sont des charges.
Ce n'est que lorsque les dépenses postérieures viennent augmenter la valeur du site ou lorsqu'il s'agira de rajouter un module de vente en ligne, que la question de l'activation des dépenses se posera. On parle alors de dépenses qui contribuent à améliorer le site au point de générer des avantages économiques futurs au-delà du niveau de performance actuel.