Bonjour,
J'ai passé l'épreuve 2 (Révision Légale) il y a quelques jours.
Personnellement, je ne fais que de l'expertise, le CAC c'est pas mon truc. J'ai travaillé les deux métiers, et franchement, autant je me régale en expertise, autant le CAC m'emballe pas, mais alors vraiment pas.
Or encore une fois, meme si j'ai trouvé certaines questions (notamment la partie juridique) abordables, je constate qu'il y a une orientation des differentes instances qui interviennent au niveau de la rédaction de l'épreuve d'EXPERTISE COMPTABLE, de tourner systèmatiquement autour de problèmatiques C.A.C.
Je sais pas si d'autres resentent la meme chose. Certes, on le sait tous que souvent c'est du C.A.C. qui tombe, mais je m'intérroge plus par rapport aux raisons de cette situation. C'est peut-etre un choix de la profession, qui a peur de voir diplomées des personnes habilitées à s'inscrire comme CAC mais qui n'ont pas le niveau. Du coup, on souhaite s'assurer que le candidate puisse faire du CAC sans risque ni pour lui, ni la réputation de la profession. Si tel est l'objectif, il est certes noble, mais oh combien reducteur.
Ceux qui veulent exercer un métier d'expert comptable, beh, c'est plus du juridique (mais gestion du risque juridique), du conseil, de l'optimisation fiscale, de la gestion qu'on fait. Le metier de l'EC comporte autant de risques pour la profession que le CAC. Et meme à mon sens un peu plus, puisque un mauvais conseil d'un expert comptable dans une petite entreprise peut causer plus de dégats à la réputation de la profession, qu'une personne qui ne sait pas comment rédiger tel ou tel rapport de C.A.C.
En fait j'ai l'impression que autant la profession se soucie qu'on puisse "faire du CAC en étant diplômé d'expertise comptable", autant, elle ne s'inquiete pas de savoir s'il y a des personnes diplomées qui ne savent pas faire de l'expertise comptable. J'ai vu des personnes qui sont très bonnes dans les deux, y compris dans des cabinets de taille moyen. Mais j'ai aussi eu des questions sur mes dossiers de certains CAC, qui sont dignes d'un cas peu techinque niveau
DCG, ou qui ont "conseillé" des montages à mes clients sans intégrer tous les aspects fiscaux, ou patrimoniaux du client concerné. Or finalement, le risque n'est il pas dans les deux sens?
Bon, c'est vrai que je rale, peut-etre simplement parce-que c'est frustrant de bosser des problèmatiques fiscaux, comptables, de conseil ou de gestion qui demandent beaucoup d'investissement personnel et d'implication technique, pour sortir d'une epreuve en se disant que finalement, qu'on ne connait pas grande chose. Peut-etre que j'ai l'impression aussi qu'on considère que le CAC prime sur l'expertise, et que, beh, je suis du mauvais coté de la barrière. Mais pourquoi ne pas prévoir une répartition de la révision 50/50 comme pour la déontologie? Quitte à prévoir une note éliminatoire une peu plus importante, disons 8, voir 10 ? Ca serait peut-etre aussi efficace en ce qui concerne le niveau d'exigence de la profession quant à la qualité des diplomés, mais plus equitable pour ceux qui ne travaillent pas necessairement dans des gros cabinets d'audit.
En tout cas, ce sont des réflexions au bout de 15 ans en cabinet et de deux tentatives à l'écrite. On verra les résultats au mois de juin. Mais je pense qu'un jour, la profession devra vraiment reflechir sur ce point. J'ai peur, vu les differents temoinages que j'ai vu, qu'elle passe a coté de personnes qui pourraient porter haut les couleurs de la profession, mais qui n'arrrivent pas, ou qui se découragent en route, parce-que tous les cabients en France, ne font pas des TUP, ou des apports de titres à un EIRL.... Mais qui aident beaucoup de chefs d'entreprises et de microgroupes à tisser le tissue économique de nos régions.
Bon courage à toutes et à tous qui passent le mémoire, mes felicitations à ceux qui ont tiré leur epingle du jeu en debut de semaine. Je sais que personne n'est diplomée sans l'avoir meritée, sans avoir bossé dur (ce ne sont pas mes propos ci-dessus, que chacun soit assuré de cela!).
Bien cordialement
Tom