Je suis expert comptable stagiaire et mon expert ma demander de procéder à l'évaluation d'une SARL. Cette société vend de la quincaillerie.
Etant donné sa petite taille, j'ai retenu 3 methodes d'évaluation: - la valeur patrimoniale (ANCC) - la valeur de rendement c'est à dire de productivité (capitalisation des bénéfices) - le goodwill (un mix des deux méthodes)
Mais pour l'approche par le rendement, j'ai un souci au niveau du taux de capitalisation. D'après l'administration fiscale, Le taux de capitalisation sur lequel les bénéfices récurrents seront capitalisés est calculé : - à partir d’un taux de rendement sans risque, à savoir le taux de rendement des obligations publiques garanties par l’Etat. Le taux de rendement sans risque est le taux de base en dessous duquel les investisseurs n’acceptent pas de financer un projet. S’agissant d’un taux d’emprunt à long terme intégrant une hypothèse d’inflation, il y a lieu de déflater ce taux référence de celui de l’érosion monétaire ; - majoré d’une prime de risque, lequel justifie un rendement supplémentaire par rapport aux taux considéré comme minimum. Cette prime est dégagée à partir de la formule suivante : Prime de risque : ß x Pr Pr : prime de risque constatée sur le marché français ; ß : coefficient de risque lié à l’entreprise (en fonction du risque interne d’exploitation et du risque externe lié à l’environnement, la concurrence, la technologie…)
J'ai donc un taux de 7,37% soit: - un taux de rendement de 3,37%. Ce taux de rendement est égal au taux moyen de rendement des obligations publiques d’Etat (TME) en 2007 (4,37%) diminué du taux d’érosion estimé à 1%, - augmenté d’une prime de risque de 4% équivalent à une variable de 0,8 appliqué au taux historique de 5% . Le risque du secteur des biens de la consommation a été estimé entre 0,5 et 0,8 selon administration fiscale, 0,5 étant un risque faible et 0,8 pour un risque moyen. Nous avons retenu le coefficient de 0,8 car nous avons jugé qu’il était pertinent de prendre un coefficient élevé puisqu’il s’agit d’une jeune entreprise de petite taille.
Le bénefice moyen récurrant des 3 dernières années est de 40 000 euros.
Pour finir, ma société vaut selon cette approche: 40 000/7,37% = 542 742 euros. Alors qu'elle vaut selon l'approche patrimoniale 65 000 euros.
Avec un écart aussi significatif, je me dis qu'il y a peut être une erreur. Pouvez vous m'éclairer sur cette méthode? Si elle s'applique à une SARL (PME voir TPE) dont l'activité est le commerce de quincaillerie?
il ne faut pas oublier au préalable de retraiter le résultat en fonction de paramètres économiques comme une rémunération normale pour le gérant, un loyer...
Bonjour! Pour l'approchement au rendement, vous cherchez la valeur actuelle sur trois ans ou avec un bénéfice moyen sur un an donc c'est 40000 * 1.0737 ^-1 = 38572
Les souvenirs de facs et des méthodes employées dans les banques pour l'évaluation d'un fond de commerce me rappellent que le TRBO est un taux d'actualisation donc ajouter une prime de risque je veux bien mais ajouter un taux d'érosion me semble bizarre. Les actuaires se servent justement des TRBO comme un taux d'actualisation qui recouvrent la notion d'érosion monétaire, car le TRBO subit déjà l'effet de cliquet. Parcontre je crois qu'il faut prendre non pas le TRBO à 3 mois mais celui des OAT à 10 ans . Par exemple pour la vente des autoroutes APPR les experts avaient pris celui à 8% au lieu de 4.5
Pour la méthode des experts comptables l'ANCC correspond juste à l'évaluation du fond de commerce comme le good will avec des valeurs actualisées
Bonjour! Vous avez mal compris la méthode des experts comptables la valeur de rendement est Bénéfice / (1+taux de capitalisation) ou alors bénéfice(1-(1+capitalisation %) ^n) /taux de capitalisation
le TRBO est le taux de rendement brut des obligations ou taux sans risque
Je ne pense pas qu'il y ait eu incompréhension. Je pense que vous n'utilisez simplement pas la même méthode ...
Pomme, vous nous parlez d'abord de valeur de rendement puis de la valeur de l'entreprise....
Vous cherchez la valeur de l'entreprise ? Et dans ce cas, il pourrait s'agir d'une méthode mixte ?
Ou est-ce que vous cherchez la valeur de rendement ? (puisque le taux retenu est celui des emprunts d'Etat majoré d'une prime de risque, je penche pour cette seconde solution...)
Pour la méthode mixte, il pourrait s'agir de la méthode des praticiens, également appelée "méthode allemande".... ?
Avec cette méthode, valeur de rendement = capacité bénéficiaire (ou résultat courant retraité) / taux de capitalisation
Puis valeur de l'entreprise = (valeur de rendement + Actif net comptable corrigé ou ANCC) /2
Du fait que la valeur de l'entreprise est ensuite obtenue à l'aide de la seconde formule, il est normal que vos chiffres soient si élevés.
Par contre, si c'est uniquement la valeur de rendement que vous cherchez à calculer, c'est le résultat courant retraité par titre, que vous devez utiliser.
Vous devez diviser vos 40 000¤ par le nombre de parts sociales de la SARL avant de diviser le résultat obtenu par le taux d'actualisation...
Dans cette méthode, valeur de rendement = bénéfice courant retraité par titre / taux d'actualisation.
Tout dépend de ce que l'on privilégie, le patrimoine ou le fait que l'entreprise ait la capacité de réaliser des profits.
Les trois méthodes (patrimoniale = ANCC, valeur de rendement = bénéfices et mixtes) n'ont tout simplement pas le même fondement, d'où des résultats complètements différents.
La valeur de rendement est définie comme la capitalisation du résultat courant par titre.
Cette évaluation est fondée sur les flux de profits futurs, pas sur une évaluation de la valeur globale de l'entreprise.
C'est en gros, sa capacité à générer des bénéfices... (ce qui explique aussi que le résultat obtenu par cette méthode soit un résultat par titre et non un résultat global)
La valeur patrimoniale de l'entreprise, déterminée à partir du bilan, pour ceux qui estiment que la valeur de l'entreprise dépend avant tout de son patrimoine (ANCC par exemple)
Les méthodes mixtes prennent en compte, à la fois la valeur patrimoniale et la capacité à générer des bénéfices.... d'où les deux formules pour la méthode allemande. Les méthodes mixtes sont utilisées par ceux qui estiment que la capacité à générer des bénéfices est aussi liée à la valeur patrimoniale.