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Evolution des équivalences chez les avocats et les experts-comptables

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Pierregrillet
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Ecrit le: 23/03/2007 13:14
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Bonjour à Tous,

Ces quelques mots sont pour vous faire part d'une anomalie qui peut apparaitre lorsqu'on compare le cursus de deux fonctions du conseil :avocat et expert comptable

Je discutais récemment avec un ami avocat qui me disait que suite à une harmonisation européenne, des personnes ayant travaillé 8 années au sein d'un cabinet d'avocat ou d'une structure juridique en entreprise et diposant des diplomes en droit BAC +4 pouvaient prétendre au titre d'avocat par équivalence sans avoir à passer le fameux CAPA (Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat).

Cette possibilité offertes aux avocats conduit à voir le cursur de l'expertise comptable comme "anachronique" pour deux raisons:

1) le DEC

il n'existe pas de telle equivalence dans le cursus puisque quelle que soit l'expérience d'un professionnel travaillant en cabinet d'expertise comptable, il doit faire son stage de 3 ans (après avoir eu son DESCF) et passer le DEC. Personne n'y échappe.
Ainsi, même si leur compétence professionnelle est grande (banquier, directeur financier...), je connais quelques personnes extrémement compétentes qui ont renoncé à évoluer vers l'expertise comptable au milieu de leur carrière professionnel en raison du "retour à la case départ" qui leur était imposé s'ils faisaient un tel choix à savoir: passer le DESCF, faire 3 ans de stage et passer le DEC...(ouf!)

2) les trois années de stage sont comptées uniquement après l'obtention du DESCF

Là aussi je connais pas mal de personnes ayant démarré leur carrière au sein de firmes d'audit et n'ayant passé le DESCF qu'au bout de quelques années dans la mesure où ils possédaient déjà des diplomes prestigieux (ingénieur ou ecole de commerce) suffisants pour leur permettre d'exercer leur profession avec compétence. Leurs années au sein de ces firmes ne sont pas comptabilisés ou bien seulement après avoir passé le DESCF qui est un examen relativement scolaire et parfois éloigné de la réalité professionnelle.

Certes l'argument de dire qu'un expert comptable doit impérativement passer le DEC afin garantir une "compétence certaine" peut être avancé.

...Mais à la réflexion, cet argument ne tient pas longtemps.

En effet,

Le DEC ou le DESCF sont des formations certes exigeantes mais elles ne possèdent pas le monopole des formations exigeantes. Bien d'autres formations apportent une capacité de réflexion et de travail souvent nécessaires aux professionnels du chiffre. Nombre d'ecoles de commerce (de premier rang) ou de troisième cycle universitaire ont d'excellents cours de Finance de Comptabilité ou de Droit
De plus, par expérience j'ai croisé à plusieurs reprises des personnes munies du seul DEC comme formation initiale "souffrir" quand il s'agissait de participer en Anglais à des réunions lors de fusion ou d'acquisition notamment ou d'autres opérations finanières complexes .
Le seul DEC peut apparaitre à bien des égards un peu insuffisant ( problème de l'Anglais qui doit être parfaitement maitrisé, logique financière parfois proche d'une logique mathématique...) Et ainsi ingénieurs, diplomés d'ecole de commerce de premier rang apparaissent parfois mieux armés lorsqu'il s'agit de traiter des opérations complexes.
Pourquoi se priver de ces potentiels pour de futurs experts comptables sous pretexte qu'ils n'ont pas fait un stage de 3 ans et n'ont pas passé le DEC ??

Enfin, la logique des équivalences telle que définie par les normes européennes actuelles qui s'est appliquée récemment aux avocats fait apparaitre complètement anachronique le fait de comptabiliser les années de stage seulement après l'obtention du DESCF !

En conclusion,

je pense que le cursus d'Expert Comptable doit impérativement évoluer en s'ouvrant largement aux équivalences. En effet, les métiers du chiffre sont nombreux, variés et nécessitent souvent des compétences ardues que le seul DEC ne peut pas toujour donner.

Ne pas s'ouvrir à ces équivalence, ce serait condamner l'expert comptable à devenir de plus en plus comptable et de moins en moins expert.
Micka
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Re: Evolution des équivalences chez les avocats et les experts-comptables
Ecrit le: 23/03/2007 14:44
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Bonjour,

J'ai apprécié ce message même si je ne partage pas complétement cette vision de l'expertise comptable. Sans verser dans la sémantique, je ne suis pas sûr que l'on puisse mettre sur le même plan le métier d'avocat et celui d'expert comptable. Pour ma part, ces deux métiers sont fondamentalement différents en raison de la responsabilité. Si un avocat déforme la vérité au profit de son client, cela fait partie de son métier. Si un expert comptable arrange illicitement les comptes pour son client cela est pénalement sanctionné. La déontologie est un mot qui fache du coté des avocats, un mot phare du coté des comptables.
Libéraliser est un mot à la mode, je suis content qu'il n'est pas sa place chez les experts comptables. Si le diplôme de l'expertise comptable advenait à être contourné, je m'autorise à penser que nous pourrions aller tout droit vers un nouveau "Wall street".
La presse ne suffit elle pas en ce moment (total, clearstreem...) pour s'appercevoir que la confiance en les comptables est loin d'être au plus haut. La déontologie est la garantie de ce métier. Je doute qu'elle soit toujours bien enseignée dans les formations comptables mais j'en doute encore plus en ce qui concerne les formations financières.

Selon moi, je distingue à l'heure actuelle une cassure entre le métier de l'expertise comptable et celui du commisariat aux comptes. Si les deux métiers étaient très proches, ils sont aujourd'hui biens différents. Les commissaires aux comptes auraient ainsi bien besoin d'experts en maths-fi comme les étudiants sortant du DEA El Karoui par exemple. En effet, n'oublions pas qu'un des rôles des contrôleurs de gestion qui sont souvent interdits de parole auprès des auditeurs est de justifier certaines "petites" corrections comptables nécessaires! Les ingénieurs financiers ne sont pas en reste avec les migraines qu'ils infligent aux auditeurs en vertu de "jolis" montages financiers et de calculs indéchiffrables. Les IAS/IFRS sont d'ailleurs stigmatisées sur ces points car le concept d'image fidèle s'efface devant le concept "d'image stratégique modulable". Il est vrai que les cabinets d'audit ne travaillent (volontairement?) pas assez avec de tels spécialistes.

S'il est une réforme à faire, elle devrait ainsi et selon moi, concernée le métier de commissaire aux comptes, pas celui d'expert comptable.

Cordialement,


--------------------
Johndoeww
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Re: Evolution des équivalences chez les avocats et les experts-comptables
Ecrit le: 23/03/2007 16:46
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Citation
Pour ma part, ces deux métiers sont fondamentalement différents en raison de la responsabilité. Si un avocat déforme la vérité au profit de son client, cela fait partie de son métier. Si un expert comptable arrange illicitement les comptes pour son client cela est pénalement sanctionné. La déontologie est un mot qui fache du coté des avocats, un mot phare du coté des comptables.


Je suis tout à fait d'accord !

On peut même ajouter qu'un expert comptable donnant de mauvais conseils à son client est responsable tandis qu'un avocat qui se plante encaisse ses honoraires et ne craint rien !
Jipe
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Re: Evolution des équivalences chez les avocats et les experts-comptables
Ecrit le: 23/03/2007 19:26
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Message édité par Jipe le 23/03/2007 19:33
Citation : Johndoeww @ 23.03.2007 à 17:46

Citation
Pour ma part, ces deux métiers sont fondamentalement différents en raison de la responsabilité. Si un avocat déforme la vérité au profit de son client, cela fait partie de son métier. Si un expert comptable arrange illicitement les comptes pour son client cela est pénalement sanctionné. La déontologie est un mot qui fache du coté des avocats, un mot phare du coté des comptables.


Je suis tout à fait d'accord !

On peut même ajouter qu'un expert comptable donnant de mauvais conseils à son client est responsable tandis qu'un avocat qui se plante encaisse ses honoraires et ne craint rien !

Bonjour !
...Bof ! un avocat n'est il pas aussi responsable de ses actes... en particulier un avocat en droit des affaires....?
je ne suis pas convaincu qu'un client paie la totalité de ses honoraires s'il est mal conseillé...vos affirmations sont choquantes !
Par ailleurs, vous mettez en parrallèle "encaissement d'honoraires" et "responsabilité"... cet amalgame laisserait-il croire que les avocats ne travaillent que pour l'argent... c est peut être vrai...mais je peux aussi vous assurer que les EC sont aussi très gourmands en honoraires et assez radins...en particulier avec leur personnel....


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