Constituer un groupe fiscal entre sociétés s½urs résidentes fiscales d'un même État ?
Dans une décision rendue le 12 juin 2014, la CJUE a confirmé la décision Papillon (CJUE 27 novembre 2008, C-418/07) en considérant que "les articles 49 TFUE et 54 TFUE doivent être interprétés en ce sens qu'ils s'opposent à une législation d'un État membre en vertu de laquelle une société mère résidente peut former une entité fiscale unique avec une sous-filiale résidente lorsqu'elle la détient par l'intermédiaire d'une ou de plusieurs sociétés résidentes, mais ne le peut pas lorsque qu'elle la détient par l'intermédiaire de sociétés non-résidentes ne disposant pas d'un établissement stable dans cet État membre".
Elle a également jugé que, et c'est là que se tient la nouveauté, que "les articles 49 TFUE et 54 TFUE doivent être interprétés en ce sens qu'ils s'opposent à une législation d'un État membre en vertu de laquelle un régime d'entité fiscale unique est accordé à une société mère résidente qui détient des filiales résidentes, mais est exclu pour des sociétés s½urs résidentes dont la société mère commune n'a pas son siège dans cet État membre et n'y dispose pas d'un établissement stable".
Autrement dit, serait contraire à la liberté d'établissement prévue par les traités européens, une législation interdisant à deux sociétés résidentes fiscales des Pays-Bas de former un groupe d'intégration fiscale entre-elles au motif que la société mère n'a pas son siège ni d'établissement stable dans ce dernier État.
A quand un réaménagement de la législation fiscale française pour se conformer à cette décision ?
Lien vers la décision : www.curia.europa.eu