
La capacité d'autofinancement (CAF) est un indicateur tout aussi important que le besoin en fonds de roulement (BFR) pour le chef d'entreprise. Il permet de connaître la trésorerie nette dégagée sur l'exercice par l'entreprise. Elle se calcule par la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables.
Qu'est-ce que la capacité d'autofinancement ?
La capacité d'autofinancement est une ressource interne dégagée par l'activité de l'entreprise (son résultat net après retraitement).
L'analyse de la capacité d'autofinancement permet de justifier la capacité de l'entreprise à financer elle-même ses opérations d'investissement ou à aider en partie à ce financement avec les autres sources de financement que sont l'endettement financier et le capital.
Cette notion ne doit pas être confondue notamment avec l'autofinancement qui est la part de la capacité d'autofinancement après déduction des dividendes versés.
Quels éléments retenir pour calculer la capacité d'autofinancement ?
La capacité d'autofinancement est une ressource interne dégagée par l'activité de l'entreprise (son résultat net après retraitement). L'analyse de la capacité d'autofinancement permet de justifier la capacité de l'entreprise à financer elle-même ses opérations d'investissement ou à aider en partie à ce financement avec les autres sources de financement que sont l'endettement financier et le capital.
Calcul de la capacité d'autofinancement
Deux méthodes existent pour calculer la capacité d'autofinancement : une méthode basée sur le résultat appelée additive et une méthode basée sur l'excédent brut d'exploitation (EBE) appelée soustractive.
La méthode additive par le résultat
Cette méthode est celle la plus couramment utilisée pour déterminer la capacité d'autofinancement d'une entreprise. Son calcul est présenté dans le tableau ci-dessous.
Calcul de la CAF par la méthode soustractive Correspondance compte de résultat (N° de compte) | Correspondance compte de résultat (N° de compte) | Nature | |
Résultat de l'exercice | 12 (Calculé à partir du compte de résultat) | ||
+ | Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 681 + 686 + 687 | 681 + 686 + 687 | Charges calculées et non décaissables |
- | Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions | 781 + 786 + 787 | Produits calculés et non encaissables |
+ | Valeur comptable des éléments d'actif cédés | 675 | Charges calculées et non décaissables |
- | Produits des cessions d'éléments d'actif immobilisés | 775 | Produits calculés et non encaissables |
- | Quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice | 777 | Produits calculés et non encaissables - charges calculées non décaissables |
= | Capacité d'autofinancement | Trésorerie liée à l'activité à un instant donné. |
Les charges calculées et qualifiées de non décaissables concernent tout ce qui a un impact en comptabilité mais pas en trésorerie. Tel est le cas des amortissements, des provisions...
Les produits calculés et qualifiés de non encaissables suivent la même logique c'est-à-dire qu'il s'agit des produits qui n'ont pas d'impact sur la trésorerie mais uniquement en comptabilité. Il y a essentiellement les reprises d'amortissement, les reprises de provisions ou encore la quote-part des subventions virée au résultat.
La méthode soustractive par l'EBE
Cette méthode est la seule recensée dans le plan comptable général. Même si elle est moins utilisée que la méthode additive, elle n'en reste pas moins une autre solution pour déterminer la capacité d'autofinancement.
Calcul de la CAF par la méthode soustractive | Correspondance compte de résultat (N° de compte) / SIG | Nature | |
Excédent brut d'exploitation (ou insuffisance brute d'exploitation) | Calculé à partir du tableau des soldes intermédiaire de gestion (TSIG) | -- | |
+ | Transferts de charges (d'exploitation) | 791 | Produits encaissables |
+ | Autres produits (d'exploitation) | 75 (sauf 755) | Produits encaissables |
- | Autres charges (d'exploitation) | 65 (sauf 655) | Charges décaissables |
+/- | Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun | 755 – 655 | produit encaissable - charge décaissable |
+ | Produits financiers (a) | 76 et 796 | Produits encaissables (sauf ceux non encaissables) |
- | Charges financières (b) | 66 | Charges décaissables (sauf celles non décaissables) |
+ | Produits exceptionnels (c) | 77 (sauf 775, 777) et 797 | Produits encaissables (sauf ceux non encaissables) |
- | Charges exceptionnelles (d) | 67 (sauf 675) | Charges décaissables (sauf celles non décaissables)
|
- | Participation des salariés aux résultats | 691 | Charges décaissables
|
- | Impôts sur les bénéfices | 695 | Charges décaissables |
= | Capacité d'autofinancement | Trésorerie liée à l'activité à un instant donné |
(a) Sauf reprises sur dépréciations et provisions (786)
(b) Sauf dotations aux amortissements, dépréciations et provisions financiers (686)
(c) Sauf :
- produits des cessions d'immobilisations (775) ;
- quotes-parts des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice (777) ;
- reprises sur dépréciations et provisions exceptionnelles (787)
(d) Sauf :
- valeur comptable des immobilisations cédées (675) ;
- dotations aux amortissements, dépréciations et provisions exceptionnels (687).
La différence entre CAF et cash flow
Si l'on reprend la traduction littérale du cash flow, ce terme signifie flux de trésorerie, il regroupe les trois catégories de ressources générées par une entreprise : le flux lié à son activité (sa CAF corrigé par le BFR), le flux de trésorerie généré via ses opérations d'investissement et de désinvestissement et enfin le flux lié à sa politique de financement).
La capacité d'autofinancement quant à elle ne représente qu'une seule partie de la trésorerie globale celle liée à l'activité de l'entreprise.
Le lien entre le cash flow et la capacité d'autofinancement ?
Pour avoir le cash flow lié à l'activité, il faut retraiter la CAF par la variation du besoin en fonds de roulement. Ainsi, le décalage de trésorerie entre les encaissements et les décaissements sera intégré dans le cash flow. Ce qui n'est pas le cas de la capacité d'autofinancement !
La différence entre CAF et autofinancement
L'autofinancement est déterminé à partir de la capacité d'autofinancement. Il suffit d'y retraiter le versement des dividendes de l'exercice pour arriver à l'autofinancement.
Par autofinancement, il faut comprendre l'aptitude d'une entreprise à se financer grâce à ses capitaux propres. Ces mêmes capitaux propres qui peuvent être distribués aux associés ou actionnaires.
Quelques ratios en lien avec la capacité d'autofinancement
Une fois le calcul de la CAF réalisé, il est important de faire le lien avec d'autres éléments. C'est pour cette raison que quelques ratios complémentaires peuvent être calculés pour une meilleure compréhension.
La rentabilité de l'activité
La rentabilité de l'activité = | Capacité d'autofinancement Chiffre d'affaires |
Ce ratio permet de connaître combien l'entreprise arrive à dégager de capacité d'autofinancement par rapport au chiffre d'affaires.
La capacité d'endettement
La capacité d'endettement = | Dettes financières Capacité d'autofinancement |
En règle générale, les établissements bancaires estiment que ce ratio doit être au plus de 3 voire 4. Au-delà, c'est que l'entreprise a un trop lourd endettement pour avoir recours à un nouveau financement.
Il est important de bien suivre ce ratio au niveau de son évolution au fil des années.
La capacité de remboursement
La capacité de remboursement = | Remboursement d'emprunts Capacité d'autofinancement |
Ce ratio permet de connaître la capacité d'une entreprise à rembourser ses emprunts. La valeur doit être inférieure à 50%. Au-delà, c'est que l'entreprise a trop d'endettement.
Quel intérêt de comprendre la capacité d'autofinancement ?
Une capacité d'autofinancement positive permet de faire face à des investissements à venir sans avoir recours à des financements externes (prêt bancaire, apport des associés,...). Cela signifie une indépendance vis-à-vis de certaines parties prenantes (banquier, associés,...) en investissant librement et sans surcoût pour l'entreprise (intérêts financiers).
La capacité d'autofinancement doit être rapportée aux besoins de l'entreprise. Il s'agit d'avoir un résultat suffisamment important pour supporter les dividendes versés, les acquisitions en autofinancement et le capital amorti sur les emprunts en place.
Ce ratio a donc toute sa place et ne doit pas être négligé par le dirigeant.