Le tableau des soldes intermédiaires de gestion

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Modifié le 13/02/2025
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Les soldes intermédiaires de gestion sont un outil de gestion permettant, à partir du compte de résultat, de décomposer la formation du résultat d'une entreprise.

Les SIG peuvent être calculés selon deux méthodes, celle du plan comptable général (PCG) et celle de la Banque de France. Les entreprises n'ont pas l'obligation d'établir des SIG.

Évolution

Le Conseil national de l'Ordre des experts-comptables (CNOEC) a publié un nouveau tableau de SIG afin de prendre en compte les évolutions apportées par le règlement ANC n°2022-06 sur la modernisation des états financiers. Ce nouveau texte est applicable obligatoirement depuis le 1er janvier 2025 et supprime provisoirement l'article 842-1 du PCG qui contenait un modèle de présentation des SIG.

Focus DCG

Le tableau des soldes intermédiaires de gestion est au programme de l'UE6 du DCG. Ils ont fait l'objet de questions en 2016, 2020 et 2021 et 2024 par exemple. Les indicateurs les plus demandés sont la valeur ajoutée et l'EBE.

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Les SIG : principes généraux et utilité

Les soldes intermédiaires de gestion sont construits à partir du compte de résultat de l'entreprise. L'ensemble des postes du compte de résultat est utilisé pour former les SIG. L'objectif est d'étudier la formation du résultat par étapes afin de pouvoir identifier les éventuelles failles ou difficultés de gestion au sein de l'entreprise et de pouvoir ensuite tenter d'y remédier.

Le tableau des SIG est donc utilisé comme un outil de pilotage de la gestion d'une entreprise afin d'améliorer ses performances sur les exercices ultérieurs.

Tableau des SIG : les différents agrégats

Le tableau des soldes intermédiaires de gestion fait apparaître :

De plus, une ligne finale est spécifiquement dédiée aux plus ou moins-values sur cessions d'éléments d'actif.

On retrouve des agrégats similaires à ceux présentés par le compte de résultat, tels que le résultat d'exploitation, le résultat exceptionnel et le résultat net.

Le résultat financier (produits financiers - charges financières) n'est pas présenté en lecture directe dans le tableau des SIG à l'inverse du résultat d'exploitation et du résultat exceptionnel.

Les calculs des différents soldes intermédiaires de gestion

Le calcul des SIG s'effectue en cascade avec l'utilisation des soldes précédemment calculés. L'entièreté des postes du compte de résultat est utilisée.

La marge commerciale

Elle correspond à la différence entre les ventes de marchandises et le coût d'achat des marchandises vendues. Ce dernier est composé des achats de marchandises, mais également des variations de stock de ces marchandises. Elle est déterminée par les entreprises commerciales et les activités de négoce.

La production de l'exercice

Elle correspond à l'addition de la production vendue avec la production immobilisée et stockée (peut également être un déstockage). Elle est calculée par les entreprises industrielles ou les professions facturant des honoraires.

La valeur ajoutée

La production de l'exercice (production vendue, production immobilisée et production stockée) et la marge commerciale sont additionnées. À ce montant sont retirées les consommations en provenance des tiers. Il s'agit de l'ensemble des charges externes de classe 60, 61 et 62. Cela regroupe les achats d'exploitation autres que les impôts et taxes et les charges de personnel qui seront pris en considération par la suite.

L'excédent brut d'exploitation (EBE)

À la valeur ajoutée s'ajoutent les subventions d'exploitation et sont retirés les impôts, taxes et versements assimilés ainsi que les charges de personnel. En cas de montant négatif, on parle d'insuffisance brute d'exploitation.

Concernant la quote-part de subvention d'investissement désormais comptabilisée en 747, le CNOEC recommande de l'exclure de l'EBE, car il considère qu'il s'agit d'un produit calculé.

Le résultat d'exploitation

À partir de l'EBE, on ajoute les autres produits d'exploitation. Ensuite, on retire les autres charges d'exploitation et les dotations aux amortissements et aux provisions d'exploitation. Ce résultat d'exploitation doit correspondre à celui présent dans le compte de résultat.

Depuis le 1er janvier 2025, la quote-part de subvention d'investissement virée au résultat de l'exercice est comptabilisée en 747 (et non plus en compte 777). Elle est donc intégrée au résultat d'exploitation.

Il en va de même pour les produits de cession d'immobilisations corporelles et incorporelles (compte 757) et les valeurs comptables des immobilisations cédées (compte 657).

Les transferts de charges d'exploitation qui étaient intégrés au calcul ont été supprimés par le règlement ANC n°2022-06, on ne les retrouve donc plus dans les SIG. Notez que les transferts de charges financières et exceptionnelles ont été supprimés également.

Le résultat courant avant impôts

Le résultat financier est ajouté au résultat d'exploitation afin d'obtenir un résultat courant qui tient compte de la politique de financement de l'entreprise. On va donc tenir compte des produits financiers et des charges financières. Cela inclut les dotations et reprises de provisions à caractère financier.

Seront également intégrées à ce résultat les quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun.

Le résultat exceptionnel

C'est la seule composante des SIG qui ne se calcule pas en cascade à partir d'un autre solde. Il se calcule indépendamment en faisant la différence entre les produits exceptionnels et les charges exceptionnelles. Les dotations et reprises de provisions à caractère exceptionnel sont utilisées ici.

Jusqu'en 2024, le résultat exceptionnel incluait les opérations relatives aux cessions d'immobilisations (comptes 775 et 675) désormais intégrées au résultat d'exploitation (comptes 757 et 657).

Le résultat net

Il correspond à la somme du résultat courant avant impôts et du résultat exceptionnel après déduction de l'impôt sur les bénéfices et de la participation. Ce résultat net doit être identique à celui du compte de résultat.

Les plus ou moins-values sur cession d'actifs financiers

Lorsque l'entreprise le souhaite et que les montants sont significatifs, elle peut détailler les produits de cessions et les valeurs nettes comptables sur ses cessions d'éléments financiers (comptes 7671, 7672, 6671 et 6672), ainsi que les VNC et produits de cessions des immobilisations financières comprises dans le résultat exceptionnel.

Les principaux retraitements des soldes intermédiaires de gestion

L'objectif de ces retraitements utilisés par certains analystes est de faciliter la comparaison entre les entreprises, notamment d'un même secteur d'activité, et d'obtenir une vision plus économique.

Parmi les principaux retraitements, on trouve la sous-traitance, le personnel extérieur, les subventions dites de complément de prix ou encore les redevances de crédit-bail et la participation des salariés. La liste n'est pas exhaustive.

Les frais de sous-traitance

Les frais de sous-traitance sont retirés des charges externes (consommations en provenance des tiers) et déduits de la production de l'exercice.

Le personnel intérimaire

Concernant le personnel extérieur (ou intérimaire), il est éliminé des charges externes et ajouté aux charges de personnel. Ce retraitement impacte la valeur ajoutée. Le but étant d'assimiler cette dépense à des charges de personnel internes.

Les subventions d'exploitation assimilées à un complément de prix

Ces subventions sont considérées comme représentant un complément de chiffre d'affaires. Le retraitement augmente la valeur ajoutée. Elles doivent donc être portées en marge commerciale ou production de l'exercice suivant l'activité de l'entreprise.

Le crédit-bail

Les redevances de crédit-bail sont retirées des charges externes pour être retraitées en deux temps. En gestion, le bien pris en crédit-bail doit être retraité comme s'il avait été acquis (donc assimilable à une immobilisation) et financé au moyen d'un emprunt bancaire.

Ainsi, dans un premier temps, il faut déduire la valeur des dotations aux amortissements dans le résultat d'exploitation et d'autre part, indiquer des charges d'intérêts (relatives à l'emprunt fictif) dans le résultat courant avant impôt. Le retraitement augmente la valeur ajoutée et modifie le résultat d'exploitation et le RCAI.

La participation des salariés

La participation des salariés est reclassée parmi les charges de personnel. Elle vient donc diminuer l'EBE.