Je ne crois pas, comme certains sur ce forum, que le DESCF ou un diplome ESC, DESS garantisse de trouver plus tard un travail correspondant à son niveau d'instruction ou intellectuel.
Au contraire, dans les administrations comme dans les cabinets, il faut souvent cacher son vrai niveau d'études pour être embauché, et ceci ne concerne pas que les premiers jobs. Ca touche aussi parfois les
DEC...
En France, seuls les diplômes de grandes écoles : certaines ESC, et certaines écoles d'ingénieurs permettent d'obtenir dès la sortie un emploi correspondant à son niveau scolaire; pour les autres, vous êtes des individus lambda, inemployables à priori.
Les directeurs de ressources humaines que j'ai rencontrés attachent de l'importance à :
- l'expérience professionnelle, la linéarité du parcours,
- la réputation du dernier employeur,
- l'indice de la convention collective atteint,
- et la précocité du candidat dans son ambition professionnelle.
Apportez-leur vos 3 derniers bulletins de paie, comme à un banquier, tout y est, vous pouvez laisser vos diplomes à la maison !
Pour démarrer en cabinet, si vous avez un DECF, ca suffit, sauf pour les cabinets d'audit qui demandent une ESC reconnue en plus, à condition d'avoir moins de 24ans quand vous postulez.
Voilà le marché du premier emploi tel qu'il est depuis longtemps et le restera à mon avis.
Donc inutile de postuler avec un bac +12.
Si on dénombrait le nombre de titulaires de diplome de 3eme cycle qui sont au chomage, qui font des petits boulots, de l'apprentissage, de l'alternance, gagnent le SMIC, ou font des tâches qui pourraient être accomplies avec un niveau 6ème, on serait, je crois, très surpris.
A ce sujet, d'après mon expérience, il ne faut pas refuser un job dans un cabinet quelque soit la rémunération, lorsqu'on est débutant sans expérience.
Un cabinet ou un recruteur verra votre candidature d'un meilleur oeil si vous êtes en poste, il aura confiance spontanément.
Puis, dès que vous êtes en place, si les conditions de travail sont médiocres, si vous n'apprenez rien, vous devez postuler immédiatement à un autre emploi, voire même changer tous les ans juste avant la periode fiscale (ceci est vrai à Paris en tout cas), jusqu'à trouver un poste qui vous valorise.
Si vous faites parler de vous en bien, (soignez les clients !) après 2-3 ans, vous serez démarchés par des recruteurs (ils vous envoient des cartes pour votre anniversaire !) ou des cabinets concurrents.
Puis, surtout , faites monter les enchères dès que vous avez de l'expérience.
Vos heures de travail sont tout simplement une marchandise, il faut qu'elle trouve preneur sur le marché à sa vraie valeur. Et c'est comme en bourse,
plus votre taux horaire augmente, plus les enchères augmentent aussi.
Votre banquier vous fera les yeux doux.
Après, si par malheur vous vous retrouvez au chômage, votre "cours personnel" dégringole.
Ce n'est qu'en occupant des emplois bien rémunérés au sein de structures de plus en plus importantes, que vous pourrez progresser ( au prix, pour certains, de concessions sur le plan de l'intégrité, de l'humanité, etc...)
Malheureusement le marché de l'emploi dans le privé n'est pas le royaume de la politesse, de la gentillesse, de l'égalité des chances et des valeurs humaines...oubliez votre innocence :
Il faut savoir naviguer entre ses convictions, son réseau relationnel, les coups plus ou moins bas que vous pourrez recevoir, risposter, construire des alliances avec ceux qui décident etc...
J'espère que tout ceci pourra éclairer les jeunes qui démarrent...