L'expert-comptable bénéficie actuellement d'une prérogative d'exercice. Or on peut penser que celle-ci va être remise en cause. J'ai du mal à comprendre quelles pourrait être les conséquences.
Va-t-on assister à la fin des cabinets d'expertise comptable?
En espérant recueillir des réactions et des informations.
Les conséquences seraient l'exercice de la profession par des proflis type Licence comme c'est le cas en angleterre avec une baisse des tarifs..... En clair, mauvais plan pour les experts-comptables.... Mais la profession traine les pieds pour que ça n'arrive jamais....
Citation : Cavalesamis @ 29.10.2006 à 22:01 Les conséquences seraient l'exercice de la profession par des proflis type Licence comme c'est le cas en angleterre avec une baisse des tarifs..... En clair, mauvais plan pour les experts-comptables.... Mais la profession traine les pieds pour que ça n'arrive jamais....
Bonjour ,
Je n'ai pas pas très bien compris votre réponse. Vouliez vous parler d'experts comptables anglais ayant un niveau d'études de licence ,donc bac+3?
Juste pour information, la profession comptable est extrêmement reglementée outre-manche. Il est impossible de se voir attribuer le titre de "chartered accountant" si on n'obtient pas un des trois diplômes reconnus par la profession , ces diplomes se situant plutôt à un niveau de "Master", soit bac+5.
Par ailleurs, un expert comptable disposant d'un de ces titres commence sa carrière avec un salaire moyen de 40000 livres soit 60 Keuros, je ne vois pas donc comment on pourrait parler de baisse des tarifs! Il s'agirait plutot d'une inflation!
Enfin, certains considèrent en France - avec une certaine condescendance - que c'est la durée , le prestige ou le niveau des études qui assurent la qualité professionnelle. Beaucoup d'etudiants en comptabilité font à l'étranger des études beaucoup moins longues ce qui ne rend pas leurs compétences inférieures aux experts comptables français.
Je ne suis pas spécialement au fait des éventuels aménagements du monopole des Experts Comptables, mais je ne suis pas sûr qu'une ouverture à d'autres professionnels soient réellement envisageable ou même envisagée.
En effet, l'expert comptable a quand même une responsabilité dans la production de l'information comptable et financière. Or je ne suis pas sûr, surtout dans le contexte économique actuel, que quiconque ait intérêt ou même envie de voire la production de l'information comptable et financière sous traitée... Je crois au contraire que la tendance est aujourd'hui à un renforcement des moyens de contrôle de cette information.
Or je ne vois pas à qui pourrait être confiée une telle responsabilité...
Je suis heureux de lire qu'un diplômé d'ESC parle de condescendance vis à vis du prestige des écoles... Cela dit, il faut reconnaître que la durée des études, et aussi malheureusement la cotation de l'établissement, sont des gages d'un certain niveau intellectuel. Faire des études de 5 ans, comme un DESCF, n'est pas pareil que faire des études plus courtes... La durée du parcours menant au DEC garantit quand même un certain niveau de qualité professionnelle. Mais je conviens que cela ne fait pas tout. Mais ça participe...
Je ne parle pas des experts-comptables mais des comptables agréés qui ont vocation à exercer en angleterre sans avoir le titre d'expert-comptable.... Ce qui revient à ce j'ai dit plus haut. Par ailleurs expert-comptable à BAC+5 est une "délicatesse" qui n'existe pas en france, ce qui me fait dire que l'accès en angleterre est plus facile.
Pour ma part, je ne suis pas du tout inquiet par la fin inéluctable du monopole. Je crois que comme tout métier, cela va se jouer en fonction de la compétence et de la qualité de ceux qui se prétendront capable de faire ce qu'un EC réalise. De plus les divers métiers qui tournent comme nous autour des entreprises (banquiers, mandataires judiciaires, avocats) continueront à jouer leur rôle et j'imagine mal un banquier à qui on aurait transmis un prévisionnel abérrant continuer à orienter vers telle ou telle personne.
En outre divers organismes publics (ou assimilés comme tel) type CGA exigent la signature d'un EC: comment cette situation va t elle évoluer ? vont-ils se contenter de la signature de quelqu'un d'autre pas forcément compétent ? vont-ils récupérer les missions (quid pour le chef d'entreprise de faire faire ses comptes par une entité publique...) ?
Enfin, l'intérêt d'un EC réside aussi dans le fait qu'il est assuré et qu'il est donc il est donc à même de prendre ses responsabilité en cas de problème; à combien vont s'élever les assurances des non EC ? (dans l'hypothèse probable que sans avoir forcément la qualification adéquate, les risque de mise en cause seraient potentiellement plus élevés donc le coût pour l'assurance plus élevé...)
En fait j'ai l'impression de retrouver ce qui se passe actuellement en audit pour d'autres raisons et le résultat est que les cabinets qui arrivent à acquérir de la compétence (d'où un coût) gardent leurs mandats et progressent; quant aux autres, ils effectuent d'autres missions.
Il a été constaté dans la plupart des pays ou la réglementation du métier d'expert-comptable est moins contraignante en termes de choix des activités, que les experts-comptables ont une part de marché supérieure à celle de leurs concurrents directs. Par exemple, dans le conseil fiscal, les ec britanniques, par rapport à leurs confrères français, occupent davantage le marché et laissent moins de miettes à nos amis avocats.
La libéralisation semble donc être une chance pour la profession d'augmenter son CA, et par la diversité accrue de ses champs d'activité, d'améliorer son attractivité auprès des diplômés et des entreprises.
Par contre, il me semble que le parcours pour être expert-comptable en France, long, rigide et lourd (par ex le mémoire...), est peut être un frein à leur dynamisme comparé par exemple aux experts-comptables britanniques (surtout les ACCA) ou américains ou obtenir la qualification est un jeu d'enfant (je n'exagère qu'à peine).
Suite à mon expérience, je ne pense pas que les institutions financières puissent et veuillent intervenir sur ce marché.
Etre juge et parti est en soi discriminant et source de poursuite pénale, bref mieux vaut qu'elles évitent et se recentrent sur leur métier à savoir décripter le window dressing des EC....
Par ailleurs je souhaiterais revenir sur le rôle des sociétés type Fidal, de conseil en fiscalité, je ne comprends pas comment les EC, qui part leur rôle sont des intervenants simplificateurs, ont pu laisser filer ce business. Si quelqu'un d'assez coutumier et expérimenté du métier pouvait m'apprendre comment ces sociétés ont pu se développer.
Concernant le topic, je pense réellement que tout le monde gagnera à ouvrir ce marché, dans lequel, et quoiqu'on en dise et en pense, j'ai vu pas mal de personne intégrer ce métier (ou reprendre le fond de commerce) réussir, avec comment dire, hum, très peu de capacités relationnelles voir réflexionnelles.
Bref, tout à gagner et peu à perdre. Juste pour information, est ce que les EC sont autant donneurs de leçons que les banquiers en général'
La fin de la prérogative d'exercice du métier d'expert comptable se concrétisera par l'installation sur le territoire français de cabinets issus de l'UE.
Je ne parlerai que de ce que je connais, en l'occurrence la situation des cabinets comptables en Espagne.
Ce pays se caractérise tout d'abord par l'inexistence de la profession d'Expert Comptable (absence de cursus spécifique, absence d'un Ordre des EC, absence de déontologie,...). Les conséquences sont évidentes : mauvaise formation des collaborateurs, mauvais progiciels et en définitif mauvaise information financière. Autre conséquence qui nous intéresse : n'importe qui peut ouvrir un cabinet en Espagne et faire de la comptabilité. D'ailleurs, de nombreux cabinets d'avocats (sic) tiennent des comptabilités d'entreprise.
Quelle sera la réaction des entreprises françaises si demain de tels cabinets s'installent en France et leur proposent le bilan annuel pour 300 euros/an (tarif généralement pratiqué dans ce pays) ?
N'y aura-t-il pas un nivellement par le bas de la qualité de l'information comptable et financière suite à l'ouverture de la profession aux autres pays de l'UE ?
La qualité du travail des EC français étant reconnue et appréciée, ne devrait-on pas imposer à ces pays une mise à niveau stricte avant d'ouvrir les frontières à la concurrence ?