Message écrit le: 08/08/2016 15:53 | ||||||||||||||||||||||
Sonemy Collaborateur comptable en cabinet Messages: 3 Inscrit le: 29/04/2012 Région: 93 - seine-saint-denis | Bonjour, Je suis en charge de la comptabilité d'une société civile qui a acquis des parcelles de vignes qu'elle met en location. Il s'agit d'un bail à fermage. Le société est soumise aux revenus fonciers. Le résultat est déterminé par la méthode des revenus professionnels. Ma question concerne l'amortissement des vignes. J'ai vu qu'elles sont amortissables sur 25 ans. Mais je ne sais pas si c'est le bailleur ou le fermier qui doit amortir. Dois je les amortir à partir de la date d'acquisition bien qu'elles étaient plantées avant ? Comment faire pour déterminer la valeur des vignes, l'acte ne fait état que d'une valeur globale terrain+ plantation? Je vous remercie beaucoup pour les informations que vous m'apporterez. Cordialement S. -------------------- | |||||||||||||||||||||
Message écrit le: 17/08/2016 19:02 | ||||||||||||||||||||||
Thierrymolle Expert-comptable mémorialiste Messages: 1067 Inscrit le: 26/03/2012 Région: 69 - rhône | Madame, Votre client loue des terres agricoles et des vignes qui sont la propriété d'une société patrimoniale. Vous vous demandez si les terrains agricoles et les plantations doivent figurer à l'actif de la société d'exploitation ou à l'actif de la société patrimoniale. Pour répondre à votre questionnement, il est nécessaire d'examiner cette qualification au moment de la conclusion et au cours du bail rural A. Les terres et les plantations : la conclusion du bail rural. Pour comptabiliser un actif, l'élément doit générer une ressource que l'entité contrôle. Or, tel est le cas lorsque l'entité possède un droit de propriété ou contractuel sur cet élément. Ce qui est vrai pour la société bailleresse. En conclusion, la société bailleresse propriétaire des terres et des plantations possède des droits de propriété, droits lui permettant de contrôler les actifs générant des loyers (les ressources). Les terrains agricoles et les plantations doivent donc être inscrits au bilan de la société patrimoniale. Mais un principe n'existe que par ses exceptions ? Le fermier, le locataire possède-t-il de tels droits lui permettant d'inscrire tout ou partie des biens objets du bail ? Telle est la problématique que vous voulez résoudre. Pour y répondre, il convient d'examiner si les dépenses ultérieures concernant les plantations nouvelles et les replantations (remplacements des plans morts) sont à la charge du bailleur ou du preneur pour pouvoir qualifier les frais engagés d'immobilisations ou de charges et ceci pour chacune des parties au contrat. B. Les dépenses ultérieures : Les plantations et les replantations des plants morts. 1. Les dépenses sont à la charge du bailleur a. Les plantations nouvelles. Pour le bailleur dont les revenus sont imposables dans la catégorie des revenus fonciers, les dépenses de plantation ne constituent pas des charges qu'il peut déduire de son revenu imposable. En conclusion, il s'agit d'un actif dont il retire des revenus réguliers à immobiliser dont l'amortissement au même titre que les immeubles bâtis ne peuvent venir réduire l'assiette de ses revenus fonciers. b. Les replantations ou les remplacements des plants morts Si le bailleur supporte les dépenses de replantation des vignes, ces frais peuvent être déduits des revenus fonciers de la société propriétaire des biens. Il s'agit de dépenses supportées par le propriétaire améliorant la rentabilité du bien immobilier : ses vignes. En conclusion, elles ne peuvent être inscrites à l'actif de son bilan. 2. Les dépenses sont à la charge du fermier a. Les plantations. Si les frais de plantation sont à la charge du fermier imposé suivant le régime du réel agricole, ces dépenses sont assimilées à " des constructions sur sol d'autrui " amortissables sur leur durée d'utilisation sans prendre en considération la durée du bail rural. Comme vous l'avez très justement souligné, les vignes s'amortissent sur une durée de 25 ans à compter de la première déclaration de récolte Quant aux investissements annexes aux plantations elles mêmes, (piquets, fils de drainage, tuyaux filets paragrèle), ils s'amortissent sur leur propre durée d'utilisation soit 10 ans. Ici, le point de départ de l'amortissement est fixé à la date de leur mise en service. En conclusion, les vignes et les investissements annexes figurent à l'actif du bilan du fermier si le bail rural a mis ces dépenses à sa charge. Ces biens ont la qualité d'immobilisations à amortir en fonction de leur durée d'utilisation. b. Les replantations ou le remplacement des plants morts Dans la mesure où il ne s'agit pas de plantations nouvelles, les replantations ou remplacements des plants morts sont assimilés à des avances sur cultures, comptabilisées dans les stocks de travaux en cours du fermier et valorisées à leur coût de production (plants, consommables plus les façons culturales). Figurant dans les stocks du fermier, les replantations dès lors qu'il ne s'agit pas de nouvelles plantations ne peuvent figurer à l'actif de son bilan. C le cas d'espèce. 1. Les biens objets du bail rural et les dépenses de plantation et de replantation (remplacements des plants morts). Nous vous proposons un tableau synthétique résumant la qualification des biens objets du bail rural et des dépenses engagées par chacune des parties concernant la plantation ou la replantation des vignes.
2. Amortissements. Si les biens sont immobilisés, ils s'amortissent sur leur durée d'utilisation sans prendre en considération la durée du bail rural. Pour les vignes, la durée d'amortissement est fixée à 25 ans à compter de l'enregistrement de la première récolte. Pour les investissements annexes aux plantations (piquets, fils..) , ces éléments peuvent être amortis sur une durée de 10 ans. En espérant avoir répondu à vos questionnements. [1] Non assimilées à de nouvelles plantations. [2] Non assimilées à de nouvelles plantations [3] le propriétaire peut ne pas tenir compte de ces sommes pour la détermination de ses recettes s'il s'abstient également de les comprendre ensuite dans ses charges déductibles." (BOI-RFPI-BASE-10-20-20120912, § 60). | |||||||||||||||||||||
Message écrit le: 15/09/2016 10:24 | ||||||||||||||||||||||
Sonemy Collaborateur comptable en cabinet Messages: 3 Inscrit le: 29/04/2012 Région: 93 - seine-saint-denis | Bonjour Merci beaucoup pour votre réponse -------------------- | |||||||||||||||||||||
Message écrit le: 11/05/2018 12:19 | ||||||||||||||||||||||
Hugocav Expert-Comptable Stagiaire en cabinet Messages: 4 Inscrit le: 18/10/2012 Région: 84 - vaucluse | Bonjour Mr Molle et tout d'abord merci beaucoup pour cette analyse. Je suis actuellement en train de rédiger mon mémoire de DEC portant sur l'audit d'une société productrice de pommes, qui se base sur les cycles immobilisations et stocks uniquement. Je me pose la question suivante : est-ce que cette analyse est la même si la société "exploitante" donc locataire, est une société civile à l'IS, donc non soumise au régime des BA ? Ainsi, une SCEA IS effectuant des replantations sur un terrain en fermage devrait enregistrer ces dépenses en avances aux cultures et non en Immobilisations ? D'avance merci beaucoup de votre réponse. Nb : je suis en recherche d'interviews auprès de professionnels du secteur, pensez-vous que l'on puisse se parler par téléphone une quinzaine de minutes sur le sujet ? Mon mail est le suivant : h.cavallini.gf@orange.fr. Bien cordialement. -------------------- | |||||||||||||||||||||