Je me permets de m'incruster dans votre discussion même si je prends conscience qu'on est ici dans le "coin des experts comptables".
Bref, moi, je pense que pour la facturation, il faut bien évaluer la charge de travail qu'il soit de la part du collaborateur et de l'expert comptable et tenir compte des différents paramètres, tels que le chiffres d'affaires, de la difficulté du dossier, ainsi que de la technicité ... et avant tout combien le client sera prêt à payer. On exclut les dossiers à un tarif trop bas. Quand je reprend souvent les dossiers faites par d'autres experts comptables, c'est souvent la cata, comment c'est tenu. Exemple: les comptes clients et fournisseurs ne sont pas apurés. Un bordel dans les comptes de charges, avec récupération de TVA où la législation prévoit la non-déduction. Des charges passés en immobilisation: comme par exemple la mise à jour d'un logiciel chaque année passé en immobilisation.
Exemple: un BNC en dessous de 1200€ HT. Pour moi, il n'existe pas de petit dossier, il n'y a que de petit client.
Je vais prendre comme exemple pour la facturation les tarifs suivants qui me semble correct par rapport à ce qui se fait actuellement: 50€ HT pour un collaborateur débutant. 75€ HT pour un collaborateur confirmé. 110€ HT pour l'expert comptable.
Le dossier classique BIC pour la tenue de la comptabilité qui comprend: 1 jour de collaborateur débutant par mois. (total = 11 X 7 = 77h) (le collaborateur travaille souvent 11 mois sur 12) 2 jour de révision par un collaborateur (total = 2 X 7 = 14h) 1 jour pour l'expert comptable (total = 1 X 7 = 7h) Budget annuel bilan compris = 5.670€ HT. Puis on peut faire ajuster selon la difficulté.
Il vaut mieux prévoir un budget large dès le départ, car il est mal vu d'ajouter un supplément de bilan du style 2000€ pour dépassement de temps. Il faut quand même que le client cerne bien ce que lui coûte les services de l'expert comptable.
On facture le social à part par rapport au nombre de fiches de paie: Exemple 35€ par fiche de paie. Facturer les suppléments de prestation: Rédaction d'un contrat de travail, les formalités d'entrée d'un nouveau salarié, ou bien les formalités de la sortie d'un salarié.
Je pense qu'il faut pratiquer un tarif un peu élevé, car il sera plus difficile d'appliquer son tarif par la suite , si on avait précédemment appliqué des tarifs relativement bas.
Je pense qu'il faut à terme posséder un bon noyau de clients pour lequel, on tire un bon revenu, plutôt qu'une masse de clients qui paient pas cher et qui finisse par la suite de ne plus payer.
Je trouve que les tarifs de Patrick sont vraiment abordables. Le danger d'être trop abordable, c'est que les clients peuvent penser que c'est pas du sérieux. Le prix c'est souvent psychologique, il doit être situé dans la zone d'acceptabilité. Pas trop faible, pour pas être discrédité par les clients. Ni trop élevé non plus, parce que le client ne pourra pas payer.
Je trouve que les tarifs de Gof, sont beaucoup plus appropriés. Là; c'est mon avis personnel, ça n'engage que moi. (Je ne veux pas froisser Patrick non plus)
Je trouve qu'une SCI à moins de 500€, c'est vraiment suicidaire, vu toutes les complications qu'il existe. 500€ minimum HT pour une petite SCI.
Tous les ans, les SCI, y'a toujours une prise de tête.
Bon, j'espère que mes paroles n'attireront pas vos foudres.
Votre discussion tombe bien pour que je précise mon opinioni : en effet , je viens de perdre un client aujourd'hui, ou plus précisemment je viens de ne pas en gagner un :
Les faits : la Mairie de mon village me contacte pour demander un devis , il s'agit de tenir la comptabilité d'une association municipale ( une Ecole de Musique avec 150 élèves).
Il y a du boulot ( 12 professeurs salariés, et 1500 chèques des parents qui paient en 10 fois).
Je propose un devis sur la base : 40 heures par an à 70€ HT l'heure soit 2800€ HT annuel.
Ce matin, mon devis est refusé: on me dit préférer prendre un intérimaire pour une semaine par an. Je demande pourquoi: "vous êtes trop cher, le marché local est à 40€ HT de l'heure."
Conclusion de cette expérience, mais que j'avais déja expérimenté : en tenue, il est extrêmement difficile de facturer plus de 40 à 50 € de l'heure, je rappelle qu'une enquête de l'année passée de l'OEC établi la facturation moyenne à près de 45 euros HT.
Personnellement, quand je vois des tarifs de 6 à 7000 € HT par an pour un petit BIC, j'hallucine. Personnellement, je ne trouveraispersonne à ce tarif. malheureusement.
Et je ne suis pas dans le Pas de Calais, mais en Haute Savoie, région riche...
Pour vous donner une indication sur les tarifs que nous pratiquons à Saint-Tropez : lorsque nous recevons un client, nous estimons le temps que nous prendra le dossier sur la base horaire d'un collaborateur : 43.75 euros, on y rajoute 2 jours de révision à 83.75 euros (moi!) puis 4 heures d'expert-comptable à 160 euros de l'heure
Nous facturons le social à part : 15.24 la fiche de paie, 3.05 la due, de 31 à 35 euros selon le contrat et évidemment licenciement et juridique à part.
Certains pourront penser que ces tarifs sont trop peu élevés mais il faut considérer tous les paramètres, par exemple nous sommes en sous-activité et dans un secteur fortement concurrentiel donc le but est de rester rentable (ce qui est le cas) et pour cela notre boss a investi dans des techniques telles que scanbank pour diminuer le temps de saisie.
Pour finir il nous arrive d'accepter des dossiers avec peu d'honoraires mais ils sont compensés par d'autres, fortement facturés et c'est généralement dans le but de récupérer un nouveau client, on lui demande alors combien il payait chez son précédent expert et si le tarif est correct, on s'aligne.
Je dirais pour conclure que c'est un peu à la tête du client, ce que je déplore quelquefois, et le fin mot de l'histoire est que de toutes façons la politique de mon patron est que l'honoraire à pratiquer est l'honoraire maximum supportable par le client et que tant qu'il rentre dans ses frais!!!
Voilà ce qui se passe du côté de Saint-Tropez Bouchon
Aujourd'hui, le marché est devenu très difficile. Il est devenu très difficile de facturer. Nos impayés augmentent considérablement.
Aujourd'hui, il n'est plus possible de vendre nos missions pour des tarifs prohibés comme je l'ai vu précédemment. Il ne faut pas oublier que la saisie de la comptabilité n'apporte pas de valeur ajoutée à l'entreprise. Il s'agit d'un investissement improductif. Le conseil est une autre histoire.
Il faut donc savoir facturer de manière simple nos prestations mais être attentifs aux besoins de conseil et de gestion où notre marge de manœuvre est plus importante.
Enfin, il me semble important que la profession se mobilise dans une optique plus commerciale. Nous avons une déontologie qui nous garantie une certaine éthique, mais cela nous interdit pas de procéder différemment sur la vente de nos missions. Il faut savoir peut être revoir nos missions et les vendre sous une autre forme sans arriver à l'extrême (l'épicerie).
Seuls les cabinets innovants et performants passeront cette étape. A nous d'être devant !
Je rejoins les propos de Gof. En effet, la simple mission de tenue de compte n'a plus aucun attrait pour la majorité des clients.
Même en vantant la qualité de la prestation, il est très difficile de "vendre" une mission de tenue de compte et ce quelquesoit le tarif horaire pratiqué par le cabinet.
Certes, il fût un temps...mais ce temps est révolu.
Aujourd'hui, l'objectif est d'anticiper les attentes du client et ainsi de mettre en avant notre savoir faire en matière de conseil.
Nous sommes toujours l'interlocuteur unique de bon nombres de petites structures. Mais l'unique production des états financiers ne nous garantie pas cette place. Il suffit d'analyser les raisons qui poussent certains clients à changer d'expert comptable (indisponibilité, manque de conseil, de suivi...). J'exclu bien évidemment les raisons purement financières (low-cost).
En règle général, si vous récupérez un client pour des raisons financières, il ne faut pas s'attendre à perenniser la relation et quand bien même, la réalisation de missions ponctuelles dans ce contexte me semble compromise (toujours le problème du coût).
Pour ma part, les différents tarifs proposés par patrick me semblent corrects. Maintenant, j'intègre toujours dans la lettre de mission la possibilité pour le "futur" client du fait de son acceptation d'accéder à des prestations connexes (listées et chiffrées selon un barême forfaitaire ou horaire).
J'insiste toujours lors de l'entretien également sur notre rôle d'accompagnement..."copilote"...
Je serais très intéressé de connaître les différentes approches de chacun sur ce sujet.
au cabinet voila nos tarifs : tenue = 45 à 50 € de l'heure revision = 60 à 65 € de l'heure social récurrent = barème degressif (330 € pour un salarié par an) social exceptionnel = 60 € heure conseil = 80 à 100 € de l'heure
je pense que nous sommes pas mal, mais on a des difficultés avec le poste social ce poste est difficile à rentabiliser
nous réalisons les lettres de mission sur cette base
la majorité de nos dossiers sont des petits dossiers ; moyenne = 2500 € par dossier, Avantage : quand un dossier part, c'est pas la fin du monde, cela ne remet pas en cause l'organisation du cabinet
on essaie en plus d'améliorer sans cesse la rentabilité = ged + scanbanq...
Bonjour, j'interviens sur ce thème avec une question qui peut vous paraître étonnante pour le peu mais nécessaire pour moi qui souhaite m'installer et n'ai pas encore eu à faire de facturation. Comment estimer dès les 1ers entretiens, lors de la rédaction de la lettre de mission le nombre d'heures nécessaires par dossier? Après les 1ers entretiens nous connaissons en général: - le nombre de salariés - le nombre de gérants - le chiffre d'affaires - le total du bilan - le résultat ...et nous connaissons le type de mission qui est attendu de nous (tenue, révision, social, présentation des comptes et des déclarations fiscales...).
Je vous remercie par avance de renseigner une débutante pleine d'espoir!
C'est effectivement une question particulièrement difficile, et je pense qu'en réalité il faut se caler sur ce que prend la concurrence pour une mission identique.
Je suis très surpris par un phénomène qui pour moi est relativement nouveau dans la profession: les clients potentiels font établir plusieurs devis par des cabinets comptables et sur la durée, vous ne pouvez pas prendre plus que ce que demandent les autres.
Donc la première chose à faire à mon avis c'est de connaître dans votre région les tarifs, et de faire une proposition globale pour la première année au client. Personnellement, je fais un forfait la première année ( voir tarif plus haut) car le client veut un prix global et je suis totalement incapable de faire une facturation au temps.
Il m'est aussi arrivé de " taper trop haut" et de perdre un client quasi gagné au relationnel...
pour ma part, et je le déplore au sein du cabinet, on fait un peu trop de "low cost" même si je suis conscient qu'il devient très difficile de facturer sans compter qu'avec une clientèle type TPE, le coût est un élément souvent déterminant.
Le problème est qu'on effectue une estimation annuelle forfaitaire, ce qui ne permet pas de bien de voir si on est en boni/mali sur le dossier. Pour ainsi dire, mon EC se comporte un peu comme celui de Bouchon, donc c'est pas très excitant !!
De plus, ce qui me gène, c'est le prix pratiqué d'un client à l'autre, c'est parfois complètement inéquitable ! Bref, ça dépend d'une négociation et de la concurrence sachant que dans ma région (Alsace), les honoraires ont baissé fortement en 15 ans, les EC faisant de plus en plus de dumping ; ahurissant !...
Je ne peux pas donner les tarifs qu'on pratique car ils sont tellement variables, il n'y a pas de taux horaire vu que c'est un barème annuel.
Nous sommes ni plus ni moins des commerçants soumis à des contraintes déontologiques (temps de formation, normes qualités des dossiers...)...
En tout cas j'en ai l'impression.
Comment font les autres cabinets, à l'acte, forfait, au temps passé ?...
Bonjour, je pense pour ma part que la faiblesse de la facturation vient aussi de la profession en général qui n'a pas su, à tort, faire accepter la valeur ajoutée de notre savoir faire - et ce à juste titre puisque beaucoup de dossier ne sont traités que comme des liasses à produire - je prendrai comme comparaison les avocats d'affaires qui n'hésitent pas à vous facturer un simple "bonjour" - et le client trouvera cà tout à fait normal. à nous de revaloriser l'image de l'expert comptable conseil et non plus taylorien de la production comptable, au travers de gros efforts de pédagogie sur notre panel très large d'interventions : un client s'éduque !