Le métier d'expert comptable est très prenant toute l'année. La période fiscale vient s'ajouter à cette masse de travail supplémentaire. L'investissement de sa personne est primordial : - pour son client : l'investissement est le reflet de son intéret pour lui ; - pour se developper : n'ayant pas de possibilité pour faire de la publicité, le bouche à oreille reste le moyen le plus sur d'obtenir de nouveaux clients.
Le travail le Samedi et voire le Dimanche devient nécessaire de temps en temps.
La vie privée s'éfface donc au profit de notre activité professionnelle. Qu'en pensez vous ?
Bonjour et merci à Gof d'avoir lancé la discussion.
Effectivement, vie privée et vie professionnelle sont-elles compatibles pour un expert-comptable travaillant en exercice libérale?
C'est une question absolument fondamentale qui intéressera évidemment beaucoup tous les étudiants et stagiaires qui nous lisent, et qui soulève immédiatement de ma part deux réflexions.
1- Si l'on considère que l'aboutissement normal d'une vie est d'être heureux, peut -on considérer qu' une vie privée négligée dans ce qu'elle a de composantes essentielles : relations avec un conjoint et bien souvent des enfants, épanouissement personnel et hygiène de vie; ne soit pas de nature à rendre tout à fait vaine toute recherche du bonheur?
- Si l' on considère que le travail d'expert-comptable en cabinet occulte profondément cette recherche d'équilibre, existe-t-il d'autres façons d'exercer telle par exemple une installation en individuel avec la volonté de se limiter dans son développement qui permettraient de trouver un bon compromis?
Faut-il rechercher l'entreprise ou la haute fonction publique pour être heureux?
2 - Si l' on décide d'exercer en Cabinet, avec les contraintes rappelées par notre confrère gof, quelle doit être la place du conjoint?
Pensez-vous qu'un équilibre du couple passe par l'exercice d'un métier par le conjoint ? son intégration au cabinet ( secrétariat, gestion interne...)?
Ou au contraire que celui-ci doit "rester à la maison", gérer toute l'intendance familiale et attendre que l' EC ( souvent le mari...) revienne à 20H30 se mettre les pieds sous la table?
Il me semble, et je le vois quotidiennement avec mes étudiants, que le travail perd de plus en plus de sa valeur ,et que les sacrifices professionnels passés et présents seront de moins en moins acceptés.
L'épanouissement personnel est au centre des préoccupations ( on peut citer le cas des jeunes Médecins qui refusent la charge de travail écrasante en milieu rural).
Personnellement, j'ai rencontré beaucoup d' EC divorcés et dont le conjoint ne travaillait pas ( raisons fiscales?).
Cette réflexion est fondamentale pour l'avenir du métier, je souhaite qu'elle donne lieu à de nombreuses réactions de la part de nos membres.
Pour tenter de répondre à votre intéressante question, je puis vous faire part de mon expérience personnelle ; à la tête d'un cabinet de petite taille, l'expert-comptable est de toUs les fronts.
Son implication dans les dossiers est totale, il ne peut déléguer que sur les missions annexes (juridique, social...), ce qui veut dire peu de temps libre.
Alors une épouse chef de mission aide énormément la vie privée.
Je connais même certains confrères au sein de cabinets plus importants dans la même situation.
Tout en aidant de manière significative à l'avancement des dossiers, le conjoint connait alors la problématique du métier d'expert (qui deviendra dans les années qui viennent de plus en plus exigeant), malgré la mécanisation que les vendeurs de logiciels veulent nous vendre à toute force. Elle supporte le travail à la maison, le soir, le week-end et même si elle n'y participe pas toujours, ELLE COMPREND, ce qui est énorme dans le couple que nous formons.
Nous avons arrangé notre cadre de vie pour être ensemble durant ces moments de travail à la maison, parce que, sans doute, nous sommes passionnés de ce métier.
Ceci dit, je connais également des confrères propriétaires de gros cabinets qui vont au golf une ou deux fois dans la semaine ; mais je crois que nous ne faisons plus le même métier au sein de la même profession.
Je crois sincèrement que si ce métier vous passionne, il parait difficile de s'intéresser à autre chose.
Mais les années qui viennent seront trépidantes à vivre pour les confrères qui aiment ce métier !
Actuellement, je suis toujours expert comptable salarié. Je passerai un jour de l'autre coté de la barrière dès qu'une opportunité se présentera.
Dans votre note, vous nous faite part que vous travaillez avec votre épouse au sein du cabinet. Celle ci occupe d'ailleur un poste à responsabilité. Malheureusement, ce n'est pas le cas de mon épouse qui n'est pas du tout passionné par ce métier. Connaissez vous donc des couples dans ce cas qui passe l'épreuve du temps ? Faut il faire un choix Famille ou Cabinet ?
Pour alimenter un peu la discussion et en espérant que de nombreux experts-comptables, en Cabinet ou ailleurs, viendront dans les prochaines semaines contribuer à cette discussion, je peux vous donner mon expérience en la matière.
Vous terminez votre réflexion gof en posant la question: Faut-il faire un choix entre famille et Cabinet?
Personnellement j'ai fais ce choix: j' ai choisi ma famille.
Mon épouse est professeur d'Université ( en Suisse) et je l'ai rencontré l'année ou j'ai obtenu le diplôme d'expertise-comptable. J'ai tout de suite vu l'incompatibilité des deux modes de vie: pas uniquement en terme de quantité de travail mais aussi en terme de qualité de vie, de rapport à l'argent, de curiosité intellectuelle etc...
J'ai abandonné l'exercice libéral et suis devenu moi aussi enseignant, en partie pour m'aligner sur son mode de vie!
Ayant la chance de vivre dans un cadre de exceptionnel en Haute-savoie, je ne me plains pas , même si mes revenus ( environ 3000 euros nets mensuels à 42 ans) n'atteignent probablement pas la moitié de ce je gagnerais si j'avais fais une carrière d'associé à Paris.
Sur la plan familial, je peux donc considérer que j'ai trouvé un certain équilibre.
Mais, et il y toujours un mais...
Je dois avouer qu'abandonner la profession dès l'obtention du diplôme pour me réorienter vers l'enseignement créer un sentiment de frustration; sentiment que certains s' étant eux aussi ré-orientés vers l'entreprise ont exprimé sur ce Forum..
Aujourd' hui, j'envisage en plus de mes fonctions d'enseignement et de syndicalisme de revenir vers l'exercice libéral.
Sous quelle forme? En individuel, sous-traitance ? Je ne sais pas encore.
Voilà, il ne s'agit que d'une expérience et pour conclure je pense que les études ont été tellement longues, le travail de cabinet tellement intense qu' il me paraît difficile sur le plan intellectuel, pour le moins, de ne pas en être.
Je crois que malheureusement il faut dans la mesure du possible se marier avec un conjoint dans la profession, on épouse aussi son métier.
Je crois halluciner en lisant vos réponses à cette question cruciale: travail ou famille? Je pensais qu'il était loin le cliché de l'EC ringard, à lunette, célibataire et qui passe sa vie à travailler ! J'ose espérer que dans cette profession comme dans toutes les autres d'ailleurs, la priorité reste évidemment la famille. Si ce n'est pas le cas, il me semble inutile et égoiste de se marier et surtout de faire des enfants.
Je suis un jeune expert comptable de 28 ans, je suis marié et ai deux enfants en bas âge. Je suis directeur de cabinet dans cette magnifique région qu'est la Savoie et mon métier n'est certainement pas ma première priorité dans la vie. Il y a tellement de choses plus belles et plus interressantes que l'expertise comptable (les premiers pas de mon fils hier, la première rentrée des classes de mon fils ainé ou la prochaine ballade en montagne avec ma femme !)
L'expertise comptable n'est pour moi qu'un METIER comme un autre. J'ai beaucoup de mal à comprendre cette attitude hautaine et superieure que prennent beaucoup d'EC. Moi, j'essaie d'avoir une vie simple, saine et équilibrée (un principe simple: 3 temps dans une journée: 8heures de sommeil, 8 heures de travail et 8 heures de loisirs !). Les psy et les sociologues parlent des 3 pieds qui stabilisent un tabouret: Famille/travail/loisirs et vie sociale. Si l'un des pieds manque, le tabouret n'est pas stable !
J'ai toujours été très clair avec mes employeurs: il est hors de question de passer ma vie au bureau! J'organise mes groupes de travail de façon à faire et surtout à faire faire le moins d'heures supplémentaires possible et cela est généralement réussi et apprécié (excepté pendant la péroide fiscale où nous travaillons tous une heure de plus par jour!). J'ai déjà travaillé dans trois cabinets différents et j'ai toujours réussi à respecter ma vie privée. Mes patrons ont toujours compris et accepté mon rythme de vie. De toutes façon je pense que je travaille bien, je suis toujours en pleine forme au bureau, souriant et disponible. Et les clients (surtout des artisants et des PME PMI) savent apprécier ce genre de qualité!
Je pense d'ailleurs bientôt m'installer et créer un cabinet où la qualité primera sur la quantité. Un petit nombre de clients mais pour qui je m'investirai énormément et qui auront toute confiance en moi. Les clients en ont ras le bol de ces grands cabinets consuméristes qui usent, jettent et changent leurs comptables et expert-compables à tour de bras! Un bon EC est une personne qui nous ressemble et en qui on a confiance, non une personne inhumaine et robotisée qui fait des heures et remplit nos déclarations!!!
D'ailleurs si vous lisez mes posts vous constarerez que nous avons beaucoup de points communs.
Votre message remontera le moral à beaucoup.
Cela dit, j'espère que de nombreux confrères s'exprimeront ici, pour que chacun puisse juger si votre ( notre) philosophie et choix de vie sont généralisables à la profession.
Très cordialement et merci pour votre intervention.
Bravo stéphane69, je suis d'accord avec vous, moi, je limite mon temps de travail à 9-10 heures par jour, je ne ramène pas de travail à la maison le WE.
Je me sens bien ainsi, j'ai des envies et des ambitions professionnelle très claires, qui se concilient parfaitement avec mes ambitions personnelles.
Je me permets de faire remonter un ancien sujet car j’ai été choqué par les propos d’un forumeur, dénommé Simontemplar.
Selon ce monsieur, être expert-comptable signifie ne s’accorder aucun loisir, selon ses propos s’il l’on prend une après-midi pour aller au golf on n’est plus expert-comptable à part entière !
Avec de tels propos il est normal de constater que la grande majorité des diplômés du DSCG fuit le cabinet et donc la profession d’expert-comptable.
Expert-comptable est un métier, je sais bien que sur ce forum beaucoup de personnes sont « passionnées » mais je pense qu’il existe de nombreuses choses qui sont plus passionnantes que vérifier les comptes d’une entreprise (je caricature).
Nous n’avons qu’une vie, je ne souhaite pas vivre dans un « asservissement » constant vis-à-vis de mon travail !
Je ne suis pas un fumiste mais je connais mes limites, je ne souhaite pas travailler plus de 45 heures par semaine, est-ce possible d’être expert-comptable en limitant son temps de travail ainsi ?
Est-ce honteux de vouloir profiter de sa famille et de s’accorder du temps pour prendre soin de soi ?
J’espère recueillir des témoignages d’expert-comptable, qu’ils aient la même vision des choses que moi ou non.
Il y aura toujours des personnes Extremement investis dans leur travail, et les autres ...
Un jour on m'a posé la question suivante : "est ce que tu travailles pour vivre, ou vis tu pour travailler ?"
Saches qu'avec le DEC, tu peux faire ce que tu veux ... à savoir travailler 7/7 - 12h/24h voire plus ou alors travailler à ton rythme ... mais quand on est expert comptable, et meme si on se pose certaines limites, le boulot est toujours présent meme au golf ... un partenaire de golf qui pourrait etre un prospect ...
En d'autres termes, il faut trouver la structure qui te convienne le mieux ... et chacun vit leur vie ...