Etude EY : les family offices renforcent leur rôle dans l'économie réelle

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Le cabinet EY a récemment publié la 10ème édition de son baromètre de l'AFFO. Ce rapport met en lumière les principales évolutions des stratégies d'investissement des family offices. En 2025, ces acteurs discrets mais influents poursuivent leur engagement dans l'économie réelle au service de la transformation des entreprises et des territoires.

Des stratégies d'investissement tournées vers l'impact

Les family offices affichent aujourd'hui une volonté croissante de s'engager dans des investissements porteurs de sens. Selon le baromètre de l'AFFO, le private equity constitue leur classe privilégiée d'actifs, représentant 37,5% des allocations en 2024, devant les actions cotées (17,3%) et l'immobilier (12,8%). Ce regain d'intérêt pour l'économie réelle s'illustre aussi par un retour vers l'industrie, perçue comme un levier stratégique pour revitaliser le tissu productif.

« Aux yeux des family offices, investir n'est plus une affaire seulement de performance. C'est aussi une affaire de convictions, d'impact et de sens », souligne Rémi Béguin, responsable du baromètre de l'AFFO. A noter par ailleurs que les investissements directs prennent le pas sur les fonds, traduisant une volonté d'implication renforcée dans la gouvernance et la transformation des entreprises.

Ancrage dans les territoires

Au-delà des performances financières, les family offices cherchent à soutenir des projets créateurs de valeur sur le long terme. L'ancrage territorial, la durabilité industrielle et le capitalisme entrepreneurial deviennent des piliers de leurs actions.

Dans un monde traversé par les crises, ces acteurs « pensent le temps long », analyse Rémi Béguin. « Ils soutiennent ce qui fait la solidité d'une nation, son industrie, ses territoires, sa capacité à créer de la valeur localement ».

Impact du contexte géopolitique

Le baromètre de l'AFFO pointe également un tournant important : l'intégration croissante des enjeux géopolitiques dans les décisions d'allocation. Ainsi, 38% des répondants ont identifié ces tensions comme un facteur d'impact prioritaire, en plus de l'inflation et des politiques monétaires. La recherche de stabilité et de visibilité devient centrale. Les conditions d'exercice en France - fiscalité, cadre juridique... - prennent une place déterminante dans les choix de structuration patrimoniale.

Approche ciblée

Sur le plan sectoriel, les family offices privilégient la technologie (63%), la santé (49%), l'immobilier (41%), l'industrie (33%) et l'énergie (31%). Une orientation qui traduit une volonté de conjuguer innovation, résilience et pertinence stratégique.

Les thématiques de la transformation numérique (32%), de l'investissement durable (32%), de la croissance externe (36%) ou encore de l'innovation disruptive (30%) figurent parmi les axes d'investissement majeurs. La quête de modèles économiques robustes, capables de générer une croissance durable, s'impose comme un critère central de sélection.

Pour Jean-Christophe Liaubet, associé EY Fabernovel, cette dynamique traduit une transformation profonde. « Les family offices ouvrent la voie. Ces acteurs prouvent qu'il est possible d'investir autrement, en soutenant l'économie réelle avec une vision long terme », explique-t-il. « Leur engagement croissant illustre un capitalisme qui ne se contente pas de financer. C'est une excellente nouvelle pour nos entreprises, nos territoires et les générations futures ».


Hugues Robert
Rédacteur en chef de Compta Online, média communautaire 100%digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.
Directeur de la rédaction adjoint du Monde du Chiffre et duMonde du Droit, journaliste Décideurs TV, puis rédacteur en chef de DafMagazine, je rejoins ensuite l'équipe Compta Online en septembre 2024.
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