Hausse des levées de fonds, croissance de l'emploi, consolidation stratégique... la reprise du secteur fintech se confirme en France et à l'international, selon l'Observatoire de la Fintech.
Après une année 2023 marquée par un repli notable, la fintech française poursuit son redressement amorcé en 2024. C'est ce que révèle la dernière édition du rapport semestriel « Le semestre de la fintech 2025 » publié par l'Observatoire de la Fintech en partenariat avec KPMG, Mastercard et eToro. Les chiffres du premier semestre 2025 traduisent une reprise désormais bien ancrée dans un écosystème toujours en forte évolution.
827 millions d'¤ levés : une hausse de 32% en un an
Le chiffre phare de ce début d'année est sans conteste celui des levées de fonds : 827 millions d'¤ ont été collectés par les fintech françaises entre janvier et juin 2025, contre 627 millions sur la même période en 2024, soit une progression de 32%, dans la droite ligne de la reprise observée l'an dernier (+ 20%).
« La dynamique de reprise amorcée en 2024 se confirme en 2025, avec une nouvelle hausse des levées de fonds. Malgré un contexte d'investissement plus sélectif, l'écosystème français reste solide et structuré », commente Mikaël Ptachek, président de l'Observatoire de la Fintech.
Un financement plus mature
Si les montants investis progressent, le nombre d'opérations recule légèrement (48 contre 52 au premier semestre 2024). Les financements en série A ou plus avancés représentent désormais 53% des deals, au détriment des opérations d'amorçage. Et seules 20 levées inférieures à 5 millions d'¤ ont été enregistrées, contre 29 un an plus tôt.
Le podium des plus grosses collectes de ce semestre illustre cette tendance vers des opérations plus structurées : Younited (153 millions), Pennylane (75 millions) et 73 Strings (53 millions) en tête.
M&A en ébullition et premières IPO marquantes
On observe également un dynamisme particulier côté M&A, avec 23 opérations recensées, soit quasiment une par semaine. « La vitalité du marché des fusions-acquisitions dans la fintech française se confirme, avec un volume record des transactions et des opérations emblématiques comme celle de Younited », pointe Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, vice-président de l'Observatoire de la Fintech.
La consolidation du secteur se traduit aussi par une vague d'introductions en bourse. Younited a ouvert le bal en France, tandis qu'aux Etats-Unis, des acteurs majeurs comme Chime, Circle ou eToro ont également franchi le pas. « Ces nombreuses IPO marquent l'arrivée à maturité d'une première vague de fintech et permettront de donner une inspiration et de la transparence aux acteurs de l'industrie », souligne François Assada, associé KPMG.
Les métiers de l'investissement en tête
Parmi les neuf grands métiers de la fintech, l'investissement s'impose comme le plus dynamique avec 181 millions d'¤ levés (22% du total), suivi de près par le financement (173 millions, 21%) et l'assurtech (111 millions, 13%). Les activités BtoB - finance embarquée, cybersécurité - continuent par ailleurs leur montée en puissance, captant 24% des montants investis ce semestre.
Dynamisme de l'emploi
Enfin, côté emploi, le secteur confirme sa vitalité. La fintech française compte désormais près de 39 000 salariés, en hausse de 5% sur six mois. Cette progression prolonge la dynamique de 2024 (12% sur l'année) malgré un climat économique toujours incertain. A noter néanmoins : sept fintech, souvent peu capitalisées (moins de 10 millions d'¤), ont cessé leur activité ou ont été placées en procédure collective durant cette période.
Hugues Robert
Rédacteur en chef de Compta Online, média communautaire 100%digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.
Directeur de la rédaction adjoint du Monde du Chiffre et duMonde du Droit, journaliste Décideurs TV, puis rédacteur en chef de DafMagazine, je rejoins ensuite l'équipe Compta Online en septembre 2024.
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