Jean-Charles Boucher, candidat IFEC à la présidence de la CRCC de Paris : « Nous sommes en capacité de créer une dynamique nouvelle »

Quel est votre parcours professionnel ?

J'ai débuté ma carrière en entreprise en tant que directeur financier dans un groupe hôtelier, Warwick International, pendant une quinzaine d'années. J'ai alors eu l'occasion de parcourir le monde, j'ai travaillé en Allemagne, à Hong Kong, en Belgique, en Suisse... Puis je me suis orienté vers l'audit financier, successivement chez KPMG, Tuillet Audit, RSM et tout récemment BDO.

Quel regard portez-vous sur l'action de la CRCC de Paris des quatre dernières années ?

Je trouve que l'institution a un peu manqué de proximité à l'égard des cons½urs et confrères. Il y a eu quelques conférences, quelques ateliers. Mais à mon sens, il faut aller plus loin, notamment sur les outils. La profession se transforme en effet, à travers la digitalisation, l'intelligence artificielle, la data... La technologie est un enjeu central. Développer cet aspect permettra en outre d'attirer de nouveaux talents sur le marché. Nous souhaitons construire cela à travers des partenariats avec des écoles d'ingénieurs, car les auditeurs de demain auront ce profil d'ingénieur.

Cette proximité est importante pour moi. Elle peut aussi être développée autour du secteur non marchand. Il faut aider les professionnels à investir ce terrain, d'un point de vue commercial tout d'abord, en s'attachant à construire une offre au niveau de l'institution, et d'un point de vue technique, en installant une commission dédiée, à l'instar de ce qui existe à la Compagnie nationale.

Quels sont les principaux axes de votre campagne ?

Nous avons quatre axes prioritaires. Tout d'abord, la proximité, que nous avons déjà évoquée. Sur ce point, il importe par ailleurs de proposer beaucoup de pédagogie autour de la directive CSRD qui est un texte particulièrement complexe. Il faut aussi installer des échanges plus réguliers avec les professionnels sur leurs problématiques, par exemple concernant les seuils d'audit. Je souhaiterais en outre que nous soyons plus actifs auprès des écoles afin d'attirer les jeunes talents vers notre profession.

Deuxième axe : développer notre stratégie d'influence. Nous avons tous des idées pour construire une approche nouvelle de l'audit des petites entreprises et militer sur la question des seuils. Nous pouvons tout à fait être entendus sur ces sujets par les pouvoirs publics, le législateur, le régulateur, et aussi participer aux discussions sur le plan national. Ce facteur d'influence est un aspect central de mon point de vue.

Troisième axe de campagne : élargir notre rôle vis-à-vis des PE et PME. La confiance des entreprises à l'égard de notre profession s'est largement restaurée. Pour pérenniser cela, il faut s'attacher à amoindrir la charge que peut représenter un audit pour une petite structure. Il importe à cet égard de retravailler les normes pour obtenir un résultat plus proportionné au modèle de l'entreprise, à ses risques, à son organisation interne.

Enfin, dernier axe : le secteur non marchand. Je suis persuadé qu'il faut investir ce terrain. A Paris, on connaît une augmentation sensible de ces mandats. Cela doit être pérennisé et développé.

Un dernier mot pour convaincre les commissaires aux comptes de vous faire confiance ?

Aujourd'hui, nous sommes en capacité, avec les 21 colistiers qui m'accompagnent, de créer une dynamique nouvelle, un élan. Nous sommes tous représentatifs des différents modes d'exercice à Paris, du libéral aux grands cabinets. Ensemble, nous pouvons emporter l'institution vers des projets, des réponses, des influences pour accompagner les professionnels face aux transformations réglementaires, technologiques ou économiques.