Yann Chaker, candidat ECF à la présidence de la CRCC de Paris : « Je me suis toujours battu pour les cabinets libéraux »

Quel est votre parcours professionnel ?

Mon parcours a débuté en 1995, après avoir obtenu mon DEC. J'ai principalement évolué dans le secteur du commissariat aux comptes. J'ai d'abord travaillé au sein d'un Big avant de créer mon propre cabinet d'audit. Aujourd'hui, je suis à la tête de deux cabinets, dont l'un est spécialisé dans l'audiovisuel. Sur le plan institutionnel, j'ai été contrôleur pour la CNCC pendant plusieurs années. J'ai également été vice-président du pôle PE à la Compagnie nationale.

Quel regard portez-vous sur l'action de la CRCC de Paris des quatre dernières années ?

Pour être franc, j'estime que cette mandature a été assez « bling-bling » : beaucoup d'annonces, mais peu de réalisations concrètes... De mon point de vue, les actions menées ont été tièdes et peu engageantes. Il n'y a eu ni véritable ambition, ni stratégie. La grande préoccupation de la mandature sortante a semblé être d'imposer l'association « Ensemble pour agir » sur la scène professionnelle, au lieu de se concentrer sur les besoins réels des commissaires aux comptes. C'est du moins mon ressenti.

Quels sont les principaux axes de votre campagne ?

Ma campagne repose sur quatre grandes priorités. Tout d'abord, un soutien renforcé aux confrères : la CRCC doit constituer un véritable appui, surtout dans un contexte réglementaire et technologique en constante évolution. Il est impératif que nous soyons accompagnés et formés. Sans cela, des disparités importantes risquent de s'installer entre les commissaires aux comptes. Je souhaite renforcer la formation continue avec des dispositifs adaptés aux enjeux actuels et futurs, ainsi que mettre en place des outils pratiques répondant aux besoins quotidiens des professionnels.

Seconde priorité : une ouverture vers le futur. L'intelligence artificielle, la digitalisation, de même que les nouvelles exigences réglementaires, CSRD en tête, doivent être considérées comme des opportunités plutôt que comme des contraintes. Sous ma présidence, je ferai en sorte que la CRCC de Paris soit un moteur d'adaptation aux nouvelles technologies. Je souhaite également établir des partenariats avec des acteurs innovants afin que nous restions à la pointe des évolutions.

Troisième priorité : la défense de notre indépendance. L'indépendance des commissaires aux comptes est essentielle à la confiance que nos clients nous accordent. Il est primordial de défendre cet aspect face aux pressions économiques et politiques. Je m'engage ainsi à ce que notre voix soit respectée et entendue à tous les niveaux.

Enfin, dernier axe : une présidence participative. Je crois profondément en la force du collectif. Je n'ai pas la prétention de tout savoir, mais j'ai l'intelligence de consulter et d'écouter mes cons½urs et confrères. Mon objectif est de bâtir une présidence où chaque voix compte et où les idées et attentes de chacun seront prises en compte.

Un dernier mot pour convaincre les commissaires aux comptes de vous faire confiance ?

Je tiens à rappeler que je me suis toujours battu pour les cabinets libéraux, en particulier ceux à taille humaine à Paris. Mon message est simple : ne changeons pas de cap.

Je veux aussi mettre en garde contre la dispersion des voix. ECF est le seul syndicat véritablement représentatif des professionnels libéraux. Je n'hésite pas à dire qu'EPA est une association dépourvue de la représentativité syndicale et que, de ce fait, elle ne pourra jamais contribuer aux différentes négociations avec les pouvoirs publics. Si nous éparpillons nos voix, nous risquons de laisser les cabinets internationaux prendre le contrôle de la CRCC de Paris, alors même que cette instance représente un contrepoids important à la Compagnie nationale. C'est pourquoi je demande à mes cons½urs et confrères de rester solidaires et de voter ECF.